Description des nouveaux grands sites Ramsar de Bolivie

26 Septiembre 2001


bolivia.gif (1200 bytes)

Voici la description de trois nouveaux sites Ramsar importants dont l'inscription a été annoncée le 17 septembre par la Bolivie, lors de cérémonies auxquelles ont assisté le Ministre Dr Ramiro Cavero, M. Delmar Blasco, Secrétaire général de la Convention de Ramsar et M. Denis Landenbergue, de la campagne « Eaux vivantes » du Fonds mondial pour la nature. Il faut mentionner à ce propos que le WWF-Bolivie a aidé matériellement la Bolivie à préparer les données d'inscription et que le WWF a reconnu les trois sites comme un « Cadeau à la Terre ». Le Pantanal bolivien, avec plus de trois millions d'hectares (30 000 km2), devient le quatrième site Ramsar par la taille (après l'Okavango, au Botswana, le golfe de la reine Maud, au Canada, et le Malagarasi-Muyovozi, au Tanzanie) tandis que la Bolivie est désormais la cinquième Partie contractante du point de vue de la superficie totale inscrite, après le Canada, la Russie, le Botswana et le Brésil. Il y a aujourd'hui six sites boliviens sur la Liste de Ramsar qui compte 1094 sites. Le communiqué de presse du WWF concernant ces inscriptions est disponible en français, anglais et espagnol à l'adresse : http://ramsar.org/caxref:4280 .

Los Bañados del Izozog y el río Parapetí (615 882 hectares ; 18°27'S-61°49'O) comprend les zones humides les plus vastes et les plus importantes du département de Santa Cruz, dans la région biogéographique multinationale du Chaco, et abrite une communauté de faune et de flore diverse, caractéristique des rivières du Chaco. Los Bañados se trouve à l'embouchure de la rivière dans une dépression tectonique et, de manière saisonnière, est une source d'eau très importante. Seule source d'eau dans une région de forêts sèches, le site apporte, durant la saison sèche, un appui vital à quatre espèces au moins de grands mammifères (tatous, jaguars, pécaris et tapirs) que l'UICN considère vulnérables ou en danger. Relié sur le plan hydrologique avec le bassin de l'Amazone, le site fait partie d'un corridor biologique et génétique qui assure le passage et l'échange des espèces entre le nord plus humide et les zones arides du sud. Des populations Izoceño-Guaraní vivent sur les berges du Parapetí depuis le 15e siècle au moins et n'ont eu que peu d'impact sur les valeurs naturelles. Le site reste le centre matériel et spirituel de leur culture. Environ un tiers du site Ramsar se trouve dans le Parque Nacional Kaa-Iya del Gran Chaco. La construction en projet d'un gazoduc, avec les travaux routiers associés, doit être planifiée avec soin pour éviter la fragmentation de l'habitat.

El Palmar de las Islas y las Salinas de San José (856 754 ha ; 19°15'S-61°00'O) est une très vaste région où l'on trouve des forêts de palmiers sur sols salins et non salins (Copernicia alba), pratiquement intactes, et un réseau de petites lagunes et canaux fournissant de l'eau à un nombre considérable d'espèces animales. Comme il s'agit des seules zones humides dans une vaste étendue de forêts sèches, elles apportent un appui vital à de nombreuses espèces durant certaines étapes critiques de leur cycle biologique - par exemple la reproduction de plusieurs espèces de reptiles et d'amphibiens. Les zones humides sont aussi très importantes pour les grands mammifères, comme le pécari et le tapir, qui s'assemblent sur leurs rives à la saison sèche. La région est utilisée presque exclusivement par les Ayoréode qui ont un régime nomade d'exploitation des ressources comprenant la chasse, la pêche et une agriculture vivrière. Une partie du site se trouve dans un parc national et une zone naturelle de gestion intégrée du Gran Chaco.

Le Pantanal bolivien (3 189 888 ha ; 18°00'S-58°30'O) est une immense région située à la frontière orientale avec le Brésil, qui fait partie du grand Pantanal d'Amérique du Sud, la plus grande zone humide du monde. Cette gigantesque mosaïque de rivières, de lacs, de lagunes, de marais, de forêts inondées et de savanes, source importante du fleuve Paraguay, serait plus riche du point de vue de la diversité biologique et moins perturbée que les secteurs brésiliens. On y trouve un nombre étonnant d'espèces de la flore, de poissons, d'oiseaux et de grands mammifères. Le site comprend aussi la forêt de Chiquitano, secteur important de la forêt sèche la plus intacte du monde. Les Chiquitanos et les Ayoréodes qui peuplaient, historiquement, les zones méridionales près de la région de transition du Chaco, ont été rejoints depuis un siècle par des populations qui font de l'élevage de bétail et commercent avec le Brésil. L'exploitation future et nécessaire des ressources minérales doit être rigoureusement gérée de manière à éviter de causer des dommages à la région. L'expansion de l'élevage pourrait menacer les caractéristiques écologiques tandis que l'on craint le déboisement tel qu'il se pratique du côté brésilien de la frontière et que l'on observe avec circonspection les effets potentiels du projet Hidrovia d'ouverture du Paraguay à la navigation.