Valeur économique des services écosystémiques du Parc national de l’Ichkeul, en Tunisie

20 avril 2017

L’UICN publie une étude (link) évaluant la valeur économique des services écosystémiques du Parc national de l’Ichkeul. Couvrant 12 600 hectares, ce parc est un Site Ramsar (Site n° 213) depuis 1980. C’est aussi une réserve de biosphère et un bien du patrimoine mondial.

L’Ichkeul est un vaste lac, de taille variable selon les saisons, associé à des marais et à la salinité fluctuante. La végétation se compose de roselières, de broussailles et de plantes halophiles (tolérant le sel). La région est une des plus importantes de Tunisie pour l’eau douce et d’Afrique du Nord pour plusieurs espèces hivernantes d’oiseaux d’eau dont les chiffres atteignent au moins 90 000 individus et qui comprennent des espèces menacées au plan mondial. Les activités humaines sont  la pêche, avec une production qui atteint 20 tonnes par an, l’élevage et le tourisme. Le site a un écomusée et un centre d’information.

Les principaux problèmes sont dus à l’interdiction de certaines utilisations directes par la population locale, comme le pâturage et la pêche, à la baisse du niveau d’eau et à la salinisation de l’eau. La construction de barrages, en amont, pour l’approvisionnement en eau douce potable et l’irrigation a contribué au déséquilibre de l’écosystème.

Cette évaluation permettra de mieux comprendre l’importance du site et de sensibiliser à la nécessité de garantir son utilisation rationnelle et de conserver les différents éléments de la biodiversité. Elle aidera à réconcilier les objectifs de conservation du parc et les aspirations et attentes de la population locale, notamment en termes d’utilisation et de valorisation des ressources.

L’étude fait suite à un rapport semblable de l’UICN sur la Vallée du Sourou, au Burkina Faso et au Mali (link). Ce vaste écosystème comprend deux Sites Ramsar : La « Vallée du Sourou » (Site n° 1885) au Burkina Faso, inscrit en 2009 et couvrant 20 926 hectares, et la « Plaine inondable du Sourou » (Site n° 2128) au Mali, inscrit en 2013 et couvrant 56 500 hectares.