Trois nouveaux sites Ramsar en Turquie

16 mai 2006

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Trois nouveaux sites Ramsar en Turquie

Le Secrétariat a le grand plaisir d'annoncer que le ministère de l'Environnement et des Forêts, au nom du gouvernement de la République de Turquie, a inscrit trois nouvelles zones humides d'importance internationale. Parmi les deux sites qui se trouvent sur le plateau d'Anatolie centrale, Kizören Obrouk (127 ha, 38° 20'N 33° 20'E), est une zone archéologique strictement protégée. C'est un exemple d'«obrouk » anatolien, un lac d'eau douce profond (eau souterraine) formé dans une dépression karstique. Situé sur une vaste plaine steppique et aride, le site est extrêmement important car c'est la seule source d'eau douce de la région. La couverture végétale dominante est formée de plantes de la steppe résistant aux conditions arides et survivant dans des sols riches en carbonate de calcium. On y trouve neuf espèces de plantes menacées au plan mondial. La zone qui entoure le lac, à l'intérieur du site Ramsar, possède de nombreux vestiges archéologiques - caravansérail de la route de la soie de l'époque byzantine, mosquée et plusieurs maisons de l'époque seldjoukide. La densité démographique est faible mais une période de sécheresse prolongée (qui avait déjà duré huit ans en 2005) a exercé des pressions sur le niveau de l'eau souterraine en raison d'une surexploitation par les agriculteurs.

Également dans le district de Konya, en Anatolie centrale, Meke Maar (202 ha, 37° 41'N 33° 38'E) est un Monument naturel qui comprend une caldera et un lac de cratère dans une masse volcanique où l'eau, typiquement acide, est hostile à toute vie aquatique dans le lac et à proximité. Lorsque les précipitations sont élevées, cependant, et que l'eau est ainsi quelque peu neutralisée, on peut y observer quelques oiseaux d'eau en visite. Dans les environs, il y a neuf espèces de plantes menacées au plan mondial. Le lac est connu sous le nom d'« œil de l'Anatolie » car, depuis l'air, il ressemble à une de ces perles de céramique bleue que l'on appelle « œil » et qui est censée porter chance ; cette particularité, de même que les soi-disant propriétés curatives de l'eau du lac de la caldera, attire de nombreux visiteurs et laisse à penser qu'il existe un potentiel d'écotourisme. La surexploitation des eaux souterraines durant la période sèche actuelle est une menace.

Sur le littoral méridional, les lagunes de Yumurtalik (19 853 hectares, 36° 42'N 35° 38'E) protègent aussi un site de conservation de la nature contenant l'ensemble du delta alluvial formé par plusieurs rivières qui se jettent dans l'est de la Méditerranée. Les lagunes présentent une vaste gamme de types d'habitats d'eau douce et côtiers avec une végétation des dunes de sable et des marais salés ; des espèces typiques des berges de cours d’eau et une végétation rudérale au bord des champs et des routes. Les tortues marines menacées Caretta caretta et Chelonia mydas sont présentes dans le site qui est un des points clés sur la voie de migration des oiseaux entre l'Afrique et le Paléarctique. C’est aussi bien un site de repos qu’un lieu d’hivernage pour les oiseaux migrateurs. C'est aussi une zone clé pour la reproduction des poissons. Les principales activités sont l'agriculture irriguée, la pêche commerciale et artisanale et les loisirs car le site est proche de la ville d'Adana, sur un littoral magnifique et peu habité.

La Turquie a désormais 12 zones humides d'importance internationale qui couvrent, ensemble, une superficie de 179 482 hectares.