Trois nouveaux Sites Ramsar au Burkina Faso

08 juin 2016
Barrage de Tougouri

Le Burkina Faso vient d’inscrire trois nouvelles zones humides d’importance internationale. Toutes se trouvent dans la région centre-nord et sont des réservoirs  d’eau douce qui servent d’habitat à de nombreuses espèces et satisfont les besoins en eau et moyens d’existence de plusieurs milliers de personnes.

Le Barrage de Tougouri (Ramsar Site no 2253) est une retenue d’eau douce permanente dans une réserve de forêt dense formée d’espèces de plantes hygrophiles telles que Anogeissus leiocarpus, Kaya senegalensis, Mitragyna inermis et Ficus gnaphalocarpa. On y trouve des populations importantes de crocodiles du Nil, de hérons, de canards, de sarcelles et de tisserins gendarmes et c’est un site de nidification pour le héron garde-bœufs. Parmi les espèces de poissons il y a des tilapias, des sardines et des silures. Le réservoir fournit de l’eau à la plupart des puits des communautés et joue ainsi un rôle important dans le cycle hydrologique de la région. Les principales activités humaines sont l’agriculture, la pêche et l’élevage. La sécheresse, exacerbée par le surpâturage et la gestion non durable de beaucoup de zones humides est une menace pour le site.

Bassin du Nakanbé-Mané

Le Bassin du Nakanbé-Mané (Site no 2254) est une zone humide intérieure saisonnière comprenant un réservoir artificiel et une réserve forestière unique couvrant 1000 hectares formée d’Acacia nilotica et de savanes. Le site suit un secteur du fleuve Nakanbé, deuxième cours d’eau du Burkina Faso, par la taille et l’importance, après le Mouhoun. Le Nakanbé alimente en eau les principales villes du pays et nourrit des milliers de personnes tributaires du fleuve pour l’agriculture et pour la pêche. Dans la réserve forestière, les singes, les lapins, les chauves-souris, les tisserins, les pythons et les crocodiles du Nil trouvent un habitat idéal où ils vivent nombreux. Les principales menaces pour l’intégrité écologique du site sont l’exploitation excessive et non réglementée de l’eau et la pollution chimique provenant de l’exploitation minière illégale de l’or.

Le Barrage de Yalgo (Site no 2258) est le réservoir le plus important de la province de Namentenga du point de vue de sa capacité et de sa contribution à l’économie locale. C’est  une zone humide intérieure unique, caractérisée par une végétation de savane dense, dominée par des arbres tels que Balanites aegyptiaca, Acacia nilotica, Diospyros mespiliformis, Guiera senegalensis, Acacia pennata, Anogeissus leiocarpus et Mitragyna inermis. La zone humide abrite différentes espèces de tortues, le crocodile du Nil, le python royal, le varan des savanes, le héron goliath, l’ombrette africaine, le calao à bec noir et le corbeau pie, menacés par la chasse et la disparition de leurs espaces de nidification. Parmi les poissons fréquemment observés à  Yalgo, il y a le tilapia, le silure du genre Clarias et le dipneuste Protopterus annectens. Ces poissons ont une grande valeur nutritive et un intérêt commercial pour les communautés locales. Les principales fonctions hydrologiques du barrage de Yalgo sont l’apport d’eau de surface et souterraine pour les espèces sauvages,  la consommation et l’irrigation.