Madagascar désigne son troisième site Ramsar

12 septembre 2003

Madagascar désigne son troisième site Ramsar

Le Bureau Ramsar est très heureux d'annoncer que Madagascar, qui a adhéré à la convention en 1998, a désigné sa troisième Zone humide d'importance internationale, en date du 9 septembre 2003. "Le Lac Alaotra: Les zones humides et bassins versants" (722.500 hectares, 17°28'S 048°31'E) situé dans la préfecture d'Ambatondrazaka. Le site comporte un grand lac d'environ 20.000 hectares, entouré de 23.500 ha de marais et 117.000 ha de rizières, et comprend plus de 500.000 ha du bassin versant environnant et de cours d'eau, entre 750 et 1250 m. d’altitude. Cette zone est également un exemple représentatif unique de type de zone humide naturelle de la région biogéographique de l’Est de Madagascar et inclut neuf des vingt types de zones humides continentales identifiés selon le système de classification Ramsar, ainsi que sept des 10 types de zones humides artificielles. Le site fournit un habitat à trois espèces endémiques sérieusement menacées :- Hapalemur griseus alaotrensis “Bandro” (seul taxon de lémurien vivant exclusivement sur le bord du lac, dans le marécage), Tachybaptus rufolavatus “Vivin’Alaotra” et Aythya innotata “Onjy” - aussi bien qu’à cinq espèces très rares de poissons indigènes et à environ 30 espèces d’oiseaux d’eau. Les zones humides d’Alaotra revêtent une importance religieuse. Les rizières, qui constituent le grenier à riz du pays, sont gérées par une association coopérative de gestion de l’eau formée des producteurs de riz et d'autres utilisateurs. L'introduction de poissons exotiques et dans une certaine mesure d’espèces de plantes étrangères est vue comme une menace potentielle pour l’avenir du site.

L’organisation « Durrell Wildlife Conservation Trust » en collaboration avec le Gouvernement et avec un financement du Royaume-Uni, met en œuvre depuis 1996 un programme de sensibilisation et d'éducation dans les villages et les écoles autour du lac. Le but de ce programme est de promouvoir l’appréciation des valeurs et fonctions de l’écosystème du lac, et surtout du rôle écologique capital des marais. « Durrell Wildlife» et le Programme Eaux vivantes du Fonds mondial pour la nature (WWF International) ont assisté le Ministère de l'Environnement, de l'Eau, et des Forêts dans le processus d’inscription du site à la liste Ramsar. Des documents d’information pour deux autres sites (le Parc de Tsarasaotra et les Marais de Torotorofotsy) sont en cours d’étude par le Bureau Ramsar, en vue d’une inscription par Madagascar - ces dossiers font partie d’un projet financé par la campagne Eaux Vivantes du WWF visant à aider Madagascar à élaborer une Politique nationale des zones humides et à désigner d’autres sites Ramsar.