Les nouvelles zones humides d’importance internationale de la Roumanie

20 janvier 2012

Le Secrétariat de la Convention sur les zones humides a le plaisir d'annoncer que la Roumanie, qui se prépare généreusement à son rôle d'hôte de la prochaine session de la Conférence des Parties contractantes à la Convention de Ramsar, en juillet 2012, vient de faire passer le nombre de ses Sites Ramsar à huit et la superficie totale inscrite à 824 897 hectares.

Comme résumé par Kati Wenzel, du Secrétariat Ramsar, d'après les Fiches descriptives Ramsar qui accompagnaient les inscriptions, le Parc naturel de Comana (Parcul Natural Comana) (24 963 hectares, 44°09'N 26°09'E), un Parc naturel et site Natura 2000 (aire spécialement protégée et d'intérêt spécial pour la conservation) dans le comté de Giurgiu, est un complexe dans la plaine de Roumanie méridionale caractérisé par la grande diversité de la faune et de la flore et formé essentiellement de forêts, de systèmes agro-écologiques, de prairies, de cours d'eau, de lacs, de canaux, de lacs de bras morts et d'un micro-delta. On a observé environ 157 espèces d'oiseaux dans le parc où l'on trouve régulièrement plus de 20 000 oiseaux d'eau, souvent des migrateurs. Le parc abrite aussi de nombreuses espèces de poissons, dont Petroleuciscus boristhenicus qui est endémique et Umbra krameri, menacé au plan international. La rivière Neajlov et son micro-delta offrent des habitats optimaux pour la loutre européenne (Lutra lutra), la martre des pins (Martes martes), le putois (Putorius putorius), le chacal doré (Canis aureus) et le blaireau européen (Meles meles). Sur les 1300 espèces de plantes répertoriées, 72 sont menacées au plan national et des espèces comme la fougère d'eau à quatre feuilles (Marsilea quadrifolia L) sont aussi protégées en Europe.

Des aires de conservation spéciales ont été établies pour le fragon épineux Ruscus aculeatus ainsi que pour la pivoine Peonia peregrina, qui a donné son nom au festival des pivoines, célébré dans le parc en mai. Le site joue un rôle important pour l'épuration de l'eau, la protection contre les crues, la stabilisation des berges, la recharge de la nappe souterraine et le maintien du débit des cours d'eau. Les quelque 10 000 personnes qui vivent dans le parc bénéficient directement de ces services et utilisent le site pour la chasse, la pêche et l'agriculture traditionnelle. Le monastère de Comana, construit par Vlad Tepes (le célèbre " Dracula ") en 1462 donne au site son importance historique.

 

Photo/Foto: Dorobantu Constantin



Photo/Foto: Grigore Valentin



Photo/Foto: Grigore Valentin



Peonia peregrina. Photo/Foto: Andra Nuta

Dans le nord du pays, la Tourbière de Poiana Stampei (Tinovul Poiana Stampei) (640 hectares, 47°17'28"N, 25°05'57"E) est considérée comme la plus grande tourbière oligotrophe de Roumanie, boisée de pins Pinus silvestris f.turfosa et entourée d'une forêt d'épicéas qui sert de zone tampon. On y trouve plusieurs types d'habitats inscrits à la directive Habitats de l'UE et qui servent d'abri à des espèces de la faune et de la flore, rares au niveau international, telles que la ligulaire de Sibérie Ligularia sibirica. On trouve aussi beaucoup d'invertébrés comme des rotifères, des cladocères, des copépodes et des insectes tandis que la tourbière abrite des espèces d'algues endémiques comme Batrachospermum dornense. Certaines espèces de plantes, comme la mousse Sphagnum wulfianum et la fougère Dryopteris cristata, sont des espèces reliques en Roumanie.

Les éléments forestiers du site sont importants pour la prévention des inondations, en particulier au printemps et en périodes de pluies. Le site joue un rôle dans l'épuration de l'eau et stocke des volumes considérables de dioxyde de carbone à mesure que pousse la tourbe. Il sert essentiellement à la recherche scientifique et à des fins pédagogiques. Les vents violents ont causé de graves dégâts aux arbres, ce qui devrait entraîner une augmentation des populations d'insectes de l'écorce.



Photos/Fotos: Elena Cenusa