Les nouveaux Sites Ramsar de la Chine

24 octobre 2013

La République populaire de Chine a inscrit cinq nouvelles zones humides d’importance internationale sur la Liste de Ramsar. Elle a désormais 46 Sites Ramsar, pour une superficie totale de plus de 4 millions d’hectares. Sur la base des Fiches descriptives Ramsar qui accompagnaient les inscriptions,  Mme Nessrine Alzahlawi, du Secrétariat Ramsar, a préparé la description des sites. Le premier, la Zone humide de Dongfanghong  (31 538 ha, 46°18′34″N-133°44′57″E) est situé dans la zone de transition entre les monts Wanda et le fleuve Oussouri, le long de la frontière avec la Fédération de Russie. On y trouve des espèces de la faune sauvage rares et menacées au plan mondial comme  le fuligule de Baer Aythya baeri en danger critique d’extinction, la cigogne orientale Ciconia boyciana en danger et le tigre Panthera Tigris, en danger. Il y a plus de 60 espèces de poissons d’eau douce dans ce site qui est également important comme lieu de reproduction et d’étape pour plusieurs espèces d’oiseaux d’eau. La réserve joue un rôle important pour la recharge de la nappe phréatique, le stockage de l’eau et la régulation du ruissellement fluvial. 
 
Le deuxième site, la Réserve naturelle des zones humides du lac Hubei Chen (11 579 ha, 30°20'01"N-113°49'34"E) est une Zone importante pour les oiseaux et Réserve naturelle provinciale. Située au confluent du cours moyen des rivières Huangsi et Tongshun, elle régule les crues dans la plaine orientale de Jianghan et protège ainsi la ville de Wuhan, à 45km de là. De vastes marais et lacs d’eau douce permanents accueillent 140 espèces d’oiseaux dont huit possèdent des effectifs d’importance internationale. On y trouve aussi l’hydropote Hydropotes inermis, un cervidé vulnérable. Outre son rôle important pour la recharge de la nappe phréatique, le stockage de l’eau et la production de poissons, le site joue un rôle en matière d’éducation à l’environnement et de tourisme. Il reçoit environ 20 000 visiteurs par an.
 
La Zone humide du lac  Hubei Dajiu (9320 ha, 31°28'14"N-110°02'51"E) est un exemple rare de tourbière à sphaignes subalpine typique, dans la Chine centrale subtropicale. Située dans le bassin versant des fleuves Yangzte et Han, près du District forestier de Shennongjia, c’est une des écorégions “Global 200” du WWF. La zone humide représente la source de la rivière Du, un des grands affluents du Han, et revêt une grande valeur dans la région biogéographique pour la maîtrise des crues, la régulation du climat, la recharge de la nappe phréatique et l’épuration de l’eau. On y trouve plusieurs espèces menacées de plantes, d’oiseaux d’eau et de mammifères, et notamment l’épicéa d’Orient Picea neoveitchii en danger critique d’extinction, la cigogne orientale Ciconia boyciana  et le porte-musc des forêts Moschus berezovskii, tous deux en danger.

La Réserve naturelle nationale de Jilin Momoge (144 000 ha, 45°54'32"N-123°45′56″E), située dans la zone de transition entre les déserts et les prairies du nord-ouest de la province de Jilin, comprend des types de zones humides représentatifs de la région biogéographique : zones humides de basse altitude, cours d’eau, prairies tempérées et lacs peu profonds. Tous ces habitats servent de refuge à différentes espèces de poissons et d’oiseaux. Au printemps de 2012, on a recensé, dans le site, 97% de la population mondiale de la grue de Sibérie Leucogeranus leucogeranus, en danger critique d’extinction et, entre 2010 et 2012, on y a observé, chaque année, plus de 100 000 oiseaux d’eau. Le site joue un rôle important pour la recharge de la nappe phréatique, le stockage des eaux de crue et la régulation du climat local. En outre, il entretient des pêcheries locales, l’élevage de bétail et l’agriculture.
 
Enfin, La Zone humide du delta du fleuve Jaune à Shandong (95 950 ha, 37°42'18"N-119°09'02"E), située dans la Réserve nationale du fleuve Jaune, dans la province de Shandong, est formée de deux unités. La partie nord, sur la rivière Diaokou, que l’on appelle « l’ancien fleuve Jaune » et la partie sud, le long du fleuve Jaune, qui s’étend jusqu’à la mer de Bohai. C’est une zone humide d’estuaire naturelle, quasi intacte, composée de hauts-fonds estuariens, d’étendues sous l’influence des marées, de marais, de marécages à roselières, de chenaux et canaux de drainage et d’étangs d’aquaculture à l’embouchure du fleuve Jaune. Le site présente un taux d’accrétion annuel de 32,4 km2, c’est-à-dire l’un des taux les plus élevés du monde, dû aux grandes quantités de sédiments apportées par le fleuve Jaune. La zone humide est un site de repos et d’hivernage important pour les oiseaux d’eau migrateurs et l’on y trouve 38 espèces en effectifs  d’importance internationale. Ces dernières années, l’on y a recensé entre 80 500 et 248 600 oiseaux d’eaux. Les grandes étendues de roseaux alimentent des industries locales de production de papier et de tissage. Ces dernières années, le débit du fleuve Jaune a diminué, entraînant une dégradation de la zone humide.
 
Les 168 Parties contractantes à la Convention de Ramsar ont inscrit 2168 zones humides sur la Liste de Ramsar, soit une superficie totale de 206 632 105 hectares.