Le Tchad inscrit un immense complexe de plaines d'inondation

26 mai 2006

Le Tchad inscrit un immense complexe de plaines d'inondation

La Direction de Conservation de la Faune et des Aires Protégées, qui est l’Autorité administrative Ramsar pour le Tchad, vient d’inscrire un cinquième site sur la Liste Ramsar des zones humides d’importance internationale, doublant du même coup la superficie des zones humides tchadiennes placées sous la protection de la Convention. Comme le décrit Lucia Scodanibbio du Secrétariat Ramsar, d'après la Fiche descriptive Ramsar, les «Plaines d'inondation des Bahr Aouk et Salamat » (4 922 000 hectares, 10°45'N 20°33'E) sont le troisième plus grand site Ramsar du monde. Il s'agit d'un complexe de plaines d'inondation et de collines, avec un lac, des cours d'eau et des étangs, situé dans une dépression naturelle à la frontière de la République centrafricaine. Le site joue un rôle très important pour les espèces sauvages du voisinage : il fournit des zones de nourrissage à plusieurs espèces d'oiseaux d'eau migrateurs et accueille des hippopotames, des léopards, des éléphants ainsi que différentes espèces d'antilopes. Il sert de zone de frai et d'alevinage pour plusieurs familles de poissons et joue un rôle dans la maîtrise des crues, la recharge des eaux souterraines, le piégeage des sédiments et la régulation de la chimie des eaux. La pêche, avec des prises annuelles de 15 000 tonnes, est une activité socio-économique importante ; la région est aussi une zone réputée pour les pâturages et l’agriculture où les cultures varient selon le type d'habitat. On exploite les arbres à des fins médicinales, pour le bois de feu et pour leurs fruits. Le tourisme, dans le Parc national de Zakouma, et les concessions de chasse pourraient prendre de l'expansion. Le braconnage, l'exploration pétrolière, le surpâturage, les feux illicites et la pollution par les pesticides sont les principales menaces. Un projet d'éducation à l'environnement a été mis en place dans les écoles tandis que des activités de sensibilisation et de formation à la gestion participative sont proposées aux communautés locales.

Le nouveau site fait partie de la contribution du Tchad à l’initiative régionale ChadWet inaugurée à la COP9 dans le cadre de la Résolution IX.7 et comprend un des projets pilotes du Projet du FEM pour le bassin du lac Tchad. Comme pour d'autres sites Ramsar du Tchad, le Programme mondial du WWF pour les eaux douces a beaucoup aidé le gouvernement à préparer les données d'inscription du site.