Le rôle crucial des zones humides dans la lutte contre les changements climatiques

15 novembre 2017

 

Déclaration des OIG à la COP23 de la CCNUCC, au nom de la Convention de Ramsar sur les zones humides

Martha Rojas Urrego, Secrétaire générale

M. le Président/Mme la Présidente, Excellences, mesdames et messieurs:

J’ai l’honneur de faire cette déclaration au nom de la Convention de Ramsar sur les zones humides, à l’occasion de cette réunion cruciale, ici à Bonn, tandis que la communauté internationale s’apprête à mettre en œuvre l’Accord historique de Paris. 

Depuis quelques jours, vous avez souligné, à juste titre, qu’il est urgent d’accélérer la prise de mesures et de nous montrer plus ambitieux si nous voulons atteindre les objectifs à long terme définis à Paris. La conservation, l’utilisation durable et la restauration des zones humides peuvent considérablement contribuer à la réalisation des ambitions affichées à Paris car ce sont des solutions efficaces, fondées sur la nature, pour atténuer les changements climatiques et s’adapter à leurs effets.  

Les zones humides sont les puits de carbone les plus efficaces de la planète et représentent un potentiel non réalisé pour atténuer les effets des changements climatiques. Les tourbières sont tout particulièrement importantes : elles stockent deux fois plus de carbone que toute la biomasse forestière du monde. Les tourbières drainées, à elles seules, sont responsables de 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.  Les zones humides côtières – mangroves, espaces soumis à la marée et herbiers marins – que l’on appelle maintenant « écosystèmes de carbone bleu » jouent aussi un rôle majeur dans le piégeage du carbone.

Grâce aux zones humides, les communautés sont plus résilientes aux effets des changements climatiques. Jouant le rôle de tampons contre l’élévation du niveau de la mer et les ondes de tempête, elles atténuent les effets des inondations, des sécheresses, des ouragans et des cyclones.

Et surtout, l’humanité ne pourra pas s’adapter aux changements climatiques sans les zones humides qui sont la source première de l’eau que nous consommons et que nous utilisons pour la production d’énergie et l’agriculture sous toutes ses formes. Les zones humides assurent aussi d’importants services économiques et sociaux et les moyens d’existence de milliards de personnes dépendent d’elles.  

Or, malgré les services vitaux qu’elles fournissent, 64% des zones humides mondiales ont disparu au siècle passé et continuent de disparaître, au rythme de 1% l’an, plus que le taux de déboisement. Il faut que cela change. Nous devons mettre un terme à cette tendance et la renverser, pour que les zones humides continuent de fournir leurs multiples avantages à l’humanité.

Et nous devons utiliser le potentiel des zones humides pour atténuer les changements climatiques et nous adapter à ces changements en les inscrivant dans les Contributions déterminées au plan national et les stratégies qui nous permettront d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

La Convention de Ramsar sur les zones humides, traité intergouvernemental signé par 169 Parties contractantes, est la plate-forme idéale pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides pour contribuer à la réalisation des ambitions de l’Accord de Paris et du Programme pour le développement durable à l’horizon 2030. En 2018, la 13e Session de la Conférence des Parties à la Convention de Ramsar nous offrira l’occasion unique de promouvoir la conservation des zones humides et de leurs avantages multiples pour le développement durable, et pour la résilience, l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs effets.