Le « jardin d’Éden » est désormais protégé comme zone humide d’importance internationale

29 septembre 2015

Le Gouvernement de l’Iraq a récemment inscrit le marais central (Central Marshes) et le marais al-Hammar (Hammar Marsh), situés au sud du pays, sur la Liste des zones humides d’importance internationale (Sites Ramsar) de la Convention de Ramsar sur les zones humides. Ces deux marais forment, avec le Site Ramsar du marais d’Hawizeh (Hawizeh Marsh), les derniers vestiges des marais de Mésopotamie, une région qui fut autrefois vaste, luxuriante et extrêmement diverse.

Ces marais sont également  appelés « jardin d’Éden » ou « berceau de la civilisation » parce que les premières sociétés organisées y sont apparues vers le IVe millénaire avant notre ère. Autrefois, les marais de Mésopotamie étaient uniquement peuplés par les Arabes des marais qui édifiaient des îles flottantes et des maisons de roseaux dans les marais pour construire des villages entiers reliés par des réseaux de canaux. Cette région a non seulement une valeur historique et culturelle fabuleuse, mais fournit aussi toute une gamme de services écosystémiques importants au plan régional et international.

Les marais sont un site d’escale et d’hivernage important pour plusieurs espèces d’oiseaux menacées au plan mondial, comme la rousserolle d’Iraq (Acrocephalus griseldis), la sarcelle marbrée (Marmaronetta angustirostris) et l’aigle criard (Aquila clanga). Ils abritent aussi la tortue à carapace molle de l’Euphrate (Rafetus euphraticus) qui est en danger et la loutre d’Asie (Lutrogale perspicillata), vulnérable.

Le drainage des terres, commencé dans les années 1950 et accéléré dans les années 1990, et la guerre, ont  perturbé ou dégradé les importants services écosystémiques des marais. La restauration des marais, commencée en 2003, a été entravée par la baisse des précipitations et la construction de barrages, de sorte que les marais n’ont pas retrouvé toute leur étendue passée. En conséquence, l’Iraq reçoit moins d’eau du Tigre et de l’Euphrate et, ces dernières années, l’état des marais a empiré par suite de graves sécheresses.

En inscrivant toutes les zones humides principales qui forment les marais de Mésopotamie sur la  Liste des zones humides d’importance internationale, le Gouvernement de l’Iraq démontre son engagement à long terme envers la restauration des marais et des services écosystémiques vitaux qu’ils fournissent aux communautés et au monde entier.

Cliquez ici pour en savoir plus sur le Site Ramsar du marais central et ici pour d’autres informations sur le Site Ramsar al-Hammar.