Lancement de l’Initiative mondiale pour les tourbières pour lutter contre les changements climatiques

17 novembre 2016
  • Les tourbières ne couvrent que 3% de la superficie terrestre; elles contiennent deux fois plus de carbone que toute la biomasse des forêts du monde.
  • Le drainage des tourbières est responsable de 5% des émissions anthropiques de carbone

Aujourd’hui, à l’occasion de la Conférence de Marrakech sur le climat, la COP22, une nouvelle initiative mondiale voit le jour pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre en protégeant les tourbières – le plus grand stock de carbone organique terrestre.

L’Initiative mondiale pour les tourbières est un effort ciblé, limité dans le temps, conduit par des experts chevronnés et des institutions de premier plan, pour protéger les tourbières, c’est-à-dire le stock de carbone le plus efficace de la planète par rapport à l’espace qu’il occupe.

La Convention de Ramsar sur les zones humides, qui incarne l’engagement de 169 Parties contractantes, a le grand plaisir d’annoncer le lancement de cette initiative, en sa qualité de partenaire fondateur avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Wetlands International et d’autres institutions.

La moitié des zones humides du monde possèdent des dépôts de tourbe. Or, si les tourbières ne couvrent que 3% de la superficie émergée de la planète, elles contiennent deux fois plus de carbone dans leur sol tourbeux que toute la biomasse des forêts du monde.

Drainées, les tourbières libèrent leur carbone dans l’atmosphère sous forme de gaz à effet de serre. Les émissions de gaz à effet de serre issues de la gestion non durable des tourbières comptent pour 5%  des émissions mondiales et augmentent au rythme de la dégradation et de la destruction des tourbières par l’agriculture et les incendies. À l’échelon mondial, 15% des tourbières ont été drainées. Vingt-cinq pays sont responsables de 95% des émissions mondiales issues des tourbières. De plus en plus d’études affirment que si l’on ne s’attaque pas à la dégradation et à la perte de la tourbe, on ne pourra pas arrêter les changements climatiques.

À la conférence de presse organisée pour lancer l’Initiative mondiale pour les tourbières, la Secrétaire générale de la Convention de Ramsar, Martha Rojas-Urrego a déclaré : « Alors qu’ils se préparent à mettre en œuvre l’Accord historique de Paris, les pays peuvent donner le coup d’envoi à des réductions nationales massives d’émissions s’ils admettent que les tourbières sont des points chauds pour l’atténuation des changements climatiques. Rares sont les pays qui intègrent les tourbières dans leurs plans nationaux relatifs aux changements climatiques : ils doivent donc redoubler d’efforts. »

« Nous avons assez d’informations sur l’emplacement et l’état des tourbières, ainsi que sur les moyens de les gérer et de les restaurer. La conservation des tourbières contribue aussi à l’adaptation et à la résilience : en effet, elles régulent l’eau et nous protègent des catastrophes. »

L’Initiative a pour ambition, avant 2030, de renforcer la conservation, la restauration et la gestion durable des tourbières dans 25 pays clés, de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et de maintenir les avantages fournis par leurs écosystèmes, contribuant ainsi à plusieurs Objectifs de développement durable.

L’Initiative mondiale pour les tourbières a pour objet :

  • Au niveau mondial : de produire une évaluation globale actualisée de l’état des tourbières et de leur importance pour le cycle mondial du carbone et pour les économies nationales, l’accent étant mis sur le rôle des tourbières dans la réalisation des engagements mondiaux envers l’atténuation des changements climatiques consignés dans l’Accord de Paris.
  • Au niveau national : de déterminer les besoins de pays pilotes ayant une couverture importante en tourbières et de commencer à y répondre, en constituant la base de connaissances et en élaborant des solutions pour réduire la dégradation et améliorer la gestion durable des tourbières, notamment par la restauration et par l’élaboration et l’adoption de stratégies durables et de plans d’action pour la tourbe.

Les membres fondateurs de l’Initiative mondiale pour les tourbières sont les gouvernements de l’Indonésie, du Pérou et de la République du Congo, le PNUE, la Convention de Ramsar sur les zones humides, la FAO, le Fonds international de développement agricole (FIDA), la Commission européenne, Wetlands International, le PNUE-WCMC, GRID-Arendal, L’Agence spatiale européenne, World Resources Institute, Greifswald Mire Centre et SarVision/Sateligence.

Instrument mondial au service de l’utilisation durable des zones humides, la Convention de Ramsar joue un rôle insigne en mettant en évidence la fonction des zones humides en matière de régulation du climat et en stimulant leur conservation et leur restauration.

Pour en savoir plus sur les tourbières, visitez notre site web http://www.ramsar.org/fr/themes/les-tourbières et le galerie de photos des tourbières.

Half of the world’s wetlands contain peat deposits. Although peatlands only cover 3% of the land surface, they contain twice as much carbon in the peat soil as the entire biomass of the world’s forests.

When peatlands are drained, the carbon is released in greenhouse gases to the atmosphere. Greenhouse gas emissions from unsustainable peatland management account for up to 5% of total global emissions, and they are on the rise due to increasing rates of peatland degradation and loss from agriculture and fires. Worldwide, 15% of peatlands have been drained. 95% of global peatland emissions come from 25 countries. A growing number of studies assert that without tackling peat degradation and loss, climate change cannot be stopped. 

At the launch press conference of the Global Peatland Initiative, Ramsar Convention Secretary General Martha Rojas-Urrego said: “As countries move to implementing the historic Paris Agreement, they can kick-start major national emission reductions by focusing on peatlands as mitigation hotspots. Only few countries are including peatland restoration in their Nationally Determined Contributions plans so more action is needed.”

“Sufficient information is already available on the location and status of peatlands as well as on how to manage and restore them. Conservation of peatlands also supports adaptation and resilience as they provide water and are important for cooling local climates.”

By 2030 the Initiative aims to scale up the conservation, restoration and sustainable management of peatlands in up to 25 key countries, to reduce their greenhouse gas emissions and maintain the benefits which their ecosystems provide, and thereby contribute to several Sustainable Development Goals. 

The purpose of the Global Peatlands Initiative is to:

  • At the global level: Provide an updated overall assessment of the status of peatlands and their importance in the global carbon cycle and for national economies, with emphasis on peatlands’ role in enabling the achievement of global commitments to mitigate climate change, as outlined in the Paris Agreement.
  • At the national level: Identify and begin to respond to the needs of pilot countries with substantial peat coverage, through building the knowledge base and developing options to reduce degradation and improve the sustainability of peatland management, including through restoration and the development and adoption of sustainable peat strategies and action plans.

The founding members of the Global Peatlands Initiative are the governments of Indonesia, Peru, and the Republic of Congo, the UN Environment Programme (UNEP), the Ramsar Convention on Wetlands, FAO, the Joint Research Center of the European Commission, Wetlands International, UNEP-WCMC, GRID-Arendal, the European Space Agency, World Resources Institute, Greifswald Mire Centre and Satelligence.


As a worldwide instrument for the sustainable use of wetlands, the Ramsar Convention plays an important role in highlighting the climate regulation function of peatlands and in stimulating their conservation and restoration.

For more information on peatlands visit our website http://www.ramsar.org/themes/peatlands and Peatlands photo gallery.