L'Algérie inscrit l'oasis d'Ouled Saïd au Registre de Montreux

19 juin 2001

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Le gouvernement de l'Algérie a terminé les formalités d'inscription de l'oasis d'Ouled Saïd - placée sur la Liste de Ramsar à l'occasion de la Journée mondiale des zones humides 2001 - au Registre de Montreux des sites Ramsar dont les caractéristiques ont connu, connaissent ou sont susceptibles de connaître des modifications en conséquence d'une évolution technologique, de la pollution ou d'autres interventions par l'homme. L'inscription au Registre avait été demandée au moment de l'inscription sur la Liste de Ramsar car les autorités algériennes percevaient la nécessité d'une intervention de toute urgence. Une des raisons principales ayant conduit à l'inscription du site était en fait de sensibiliser à ses valeurs importantes et de trouver un consensus sur la nécessité d'entreprendre un programme de gestion comprenant des mesures d'allègement ou d'élimination des menaces pesant sur le site.

La principale menace provient de l'érosion éolienne qui provoque l'intrusion de sable dans le site. Parmi les mesures proposées pour remédier à la situation, il est prévu de recourir à un système ancestral appelé « touiza » dans le cadre duquel chaque membre de la communauté locale apporte une contribution en nature (c'est-à-dire surtout sous forme de main d'oeuvre). La Convention de Ramsar étudiera la possibilité d'utiliser cette méthode dans d'autres zones humides présentant un contexte social semblable.

À titre d'information, voici la brève description du site préparée lors de son inscription sur la Liste. «Oasis d'Ouled Saïd. 02/02/01; Adrar; 25 400 ha; 29°24'N, 0°18'E. une zone humide artificielle rare, créée sur les vestiges d'un oued «fossile»; avec le temps, la diminution de l'eau dans l'oued a nécessité la construction d'une «fouggara», un système ingénieux de captage et de distribution de l'eau souterraine. L'eau, transportée dans de petits canaux à ciel ouvert, dans la tradition de l'organisation sociale ancestrale, est partagée équitablement entre les jardins où l'on cultive surtout des palmiers ainsi que quelques céréales et fruits. Le site est également important pour les oiseaux migrateurs et comprend d'importants vestiges archéologiques de l'architecture originale arabo-musulmane des ksour (forteresses) du 14e siècle. La fouggara d'Ouled Saïd illustrerait de manière magistrale le principe Ramsar d'utilisation rationnelle. Cependant, les autorités algériennes ont demandé, au moment de l'inscription du site sur la Liste de Ramsar que celui-ci soit également porté au Registre de Montreux car il nécessite une intervention humaine constante : en effet, il est lentement, mais sûrement, envahi par le sable. Site Ramsar n° 1060».