La Thaïlande inscrit cinq nouveaux sites Ramsar

30 octobre 2001


Le Bureau Ramsar a le plaisir d'annoncer que le gouvernement de la Thaïlande a inscrit cinq nouvelles zones humides d'importance internationale qui représentent une collection diverse de types de zones humides distribués dans tout le pays. Venant rejoindre le seul site de Thaïlande inscrit au moment de l'adhésion de ce pays à la Convention, en 1998, ces nouveaux sites placent 131 547 hectares sous les ailes de Ramsar portant le total pour la Thaïlande à 132 041 ha et, pour la Convention, à 87 218 385 ha dans 1101 sites. Les cinq inscriptions ont pris effet au 5 juillet 2001.

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La Zone interdite à la chasse de Bung Khong Long (2214 hectares, 17°59'N-103°59'E), dans la province de Nong Khai, est un des plus grands lacs du nord-est de la Thaïlande, le long de la frontière laotienne, et abrite des poissons et des oiseaux vulnérables et en danger au niveau national. Elle est importante pour quelque 33 espèces d'oiseaux d'eau migrateurs hivernants. Son inscription se justifie également par les deux critères Ramsar relatifs aux poissons car elle entretient plusieurs espèces endémiques, est une source alimentaire et une aire de frai vitale pour la pêche de subsistance qui est une activité importante dans la région.

Don Hoi Lot (87 500 hectares, 13°21'N-99°59'E), dans la province de Samut Songkhram, est un type de zone humide naturelle rare en Thaïlande. Le site présente des barres de sable à l'embouchure du Mae Klong avec une vaste étendue de vasières à marée, une zone extrêmement productive pour le Hoi Lot (Solen regularis), un mollusque d'importance économique que l'on trouve uniquement dans cette région caractérisée par les processus côtiers dynamiques de la baie de Bangkok, dans le golfe de Thaïlande, formée par les sédiments marins et fluviaux qui, depuis la côte, s'étendent jusqu'à 8 km dans la mer, avec une pente de moins de un pour cent. Sur la berge orientale, des mangroves bordent le littoral. Le site n'est pas seulement important pour ses dix espèces de mollusques à valeur commerciale mais aussi pour le tourisme dans la nature, l'identité locale, la pêche et les techniques de pêche traditionnelles, les fruits de mer et autres produits de la pêche. Les projets de développement sont perçus comme une menace éventuelle. La pollution de l'eau par les industries situées en amont, le ruissellement urbain et agricole sont des problèmes majeurs tout comme l'empiétement des mangroves par l'aquaculture et l'infrastructure touristique, au point qu'en l'absence de mesures de gestion plus rigoureuses, il est à craindre que Solen regularis ne disparaisse. Le Conseil national de l'environnement a approuvé un plan de gestion dont le financement n'est pas encore arrêté.

L'estuaire de Krabi (21 299 ha, 07°58'N-98°55'E), dans la province de Krabi, comprend une plage de sable, des mangroves et des vasières, ainsi que des falaises boisées abruptes et des vasières à marée qui s'étendent sur deux kilomètres vers le large à marée basse. Un réseau de cours d'eau se jette dans la mer à l'intérieur du site et l'on trouve de vastes herbiers marins sur lîle Sriboya. Dans les mangroves, il y a quelque 221 espèces d'oiseaux et les vasières sont parmi les zones les plus importantes du sud de la Thaïlande pour les oiseaux migrateurs. La qualité de l'eau souffre de la croissance des communautés du voisinage et de l'expansion rapide du tourisme dans la ville de Krabi. L'expansion de l'agriculture pourrait aussi être préoccupante. La plupart des parcelles de mangroves sont actuellement des concessions forestières mais seront consacrées à la conservation de la nature avant la fin de 2001.

La Zone interdite à la chasse de Nong Bong Kai (434 ha, 20°14'N-100°02'E), dans la province de Chiang Rai, est un beau petit lac (qui porte aussi le nom de Chiang Saen) entouré de montagnes et de collines, dans l'extrême nord du pays, près des frontières du Laos et du Myanmar. Le site est de grande importance pour les oiseaux locaux et migrateurs, en particulier les oiseaux d'eau et des espèces vulnérables au plan mondial telles que le fuligule de Baer. Environ 15 espèces nichent dans le site entre octobre et mars. Les communautés locales sont autorisées à pêcher et à cueillir des fleurs de lotus et des fruits dans la zone interdite à la chasse. Dans les zones voisines, les vergers et les stations de tourisme offrent des possibilités d'emploi. Le développement résidentiel et touristique commencent cependant à avoir des incidences sur la faune et la flore sauvages. L'observation d'oiseaux est une activité intense dans la région.

Le Sanctuaire de faune sauvage de la princesse Sirindhorn (Sanctuaire de faune sauvage Pru To Daeng) (20 100 ha, 06°12'N-101°57'E), dans la province de Narathiwas, est le dernier grand vestige de forêt marécageuse sur tourbière de Thaïlande. Situé dans l'extrême sud du pays, il contient une grande diversité d'espèces de la flore et de la faune : 217 oiseaux, 52 reptiles et 62 poissons dont certains sont vulnérables ou en danger à l'échelle nationale ; 106 espèces de papillons et 60 espèces de mammifères dont 13 espèces de chauves-souris. Le site est une destination touristique populaire et les communautés du voisinage dépendent directement ou indirectement d'une exploitation à faible intensité des ressources, par exemple la pêche et la récolte de melaleuca pour faire du charbon de bois. Dans les années 1980, le développement - principalement le déboisement pour la culture du riz (invariablement suivie, en l'espace de deux ans, par l'acidification des sols) - a entraîné la perte des deux tiers de la forêt. Le statut de sanctuaire, octroyé en 1991 a mis fin à ces pratiques. Un plan de gestion a été approuvé par le Département royal des forêts ; des locaux pour la recherche et l'accueil des visiteurs ont été installés.