La Commission européenne adopte une nouvelle stratégie exhaustive pour la biodiversité

25 mai 2020

Le 22 mai 2020, la Commission européenne a adopté une nouvelle Stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030 pour ramener la nature dans nos vies et une Stratégie « de la ferme à la table » pour un système alimentaire équitable, sain et respectueux de l’environnement. Les deux stratégies se renforcent mutuellement et tissent les liens entre nature, agriculteurs, entreprises et consommateurs pour construire conjointement un avenir compétitivement durable.

Avec le pacte vert pour l’Europe, ces stratégies proposent des mesures et des engagements européens ambitieux pour mettre un terme à l’érosion de la biodiversité, en Europe et dans le monde, et transformer les systèmes alimentaires en normes mondiales de développement durable compétitif, de protection de la santé de l’humanité et de la planète et des moyens d’existence de tous les acteurs de la chaîne de valeur alimentaire. La pandémie de COVID-19 a démontré que la perte croissante de biodiversité nous rend vulnérables et qu’il est vital, pour notre société, de disposer d’un système alimentaire efficace. Les deux stratégies placent le citoyen au centre, en s’engageant à renforcer la protection des terres et de la mer, à restaurer les écosystèmes dégradés et à faire de l’UE le leader, sur la scène internationale, et de la protection de la biodiversité et de la construction d’une chaîne alimentaire durable.

La nouvelle Stratégie pour la biodiversité s’attaque aux facteurs clés de l’érosion de la biodiversité, notamment l’exploitation non durable des terres et de la mer, la surexploitation des ressources naturelles, la pollution, et les espèces exotiques envahissantes. Adoptée en pleine pandémie de COVID-19, elle est un élément central du programme de relèvement européen, cruciale pour la prévention de futures flambées épidémiques, le renforcement de la résilience et la création de possibilités immédiates de commerce et d’investissement pour restaurer l’économie de l’UE. Elle a aussi pour mission d’inscrire les considérations relatives à la biodiversité dans la stratégie globale de croissance économique de l’UE. La stratégie propose notamment de fixer des objectifs contraignants afin de restaurer les écosystèmes et les cours d’eau dégradés, d’améliorer l’état des habitats et des espèces protégés de l’UE, de ramener les pollinisateurs sur les terres agricoles, de réduire la pollution, de rendre nos villes plus vertes, d’encourager l’agriculture biologique et autres pratiques agricoles respectant la biodiversité et d’améliorer la santé des forêts d’Europe. La stratégie conçoit des étapes concrètes visant à remettre la biodiversité européenne sur le chemin du rétablissement avant 2030, notamment en transformant au moins 30 % des superficies terrestres et des superficies maritimes d’Europe en aires protégées, gérées efficacement, et en rendant au moins 10 % de la surface agricole à des paysages riches en diversité.

Les mesures prévues en matière de protection de la nature, utilisation durable et restauration auront des avantages économiques pour les communautés locales en créant des emplois et une croissance durables. Un financement de 20 milliards d’euros par an sera débloqué pour la biodiversité par l’intermédiaire de sources différentes, notamment des fonds de l’UE et des fonds nationaux et privés.

La Stratégie « de la ferme à la table » assurera la transition vers un système alimentaire durable de l’UE sauvegardant la sécurité alimentaire et garantissant l’accès à un régime sain, issu d’une planète saine. Elle réduira l’empreinte environnementale et climatique du système alimentaire de l’UE et renforcera sa résilience, protégeant la santé des citoyens et garantissant les moyens d’existence des opérateurs économiques. La stratégie fixe des objectifs concrets pour transformer les systèmes alimentaires de l’UE, notamment une réduction de 50 % de l’utilisation et du risque des pesticides, une réduction d’au moins 20 % de l’utilisation des engrais, une réduction de 50 % des ventes d’antimicrobiens utilisés pour les animaux d’élevage et l’aquaculture et l’objectif de 25 % de terres agricoles consacrées à l’agriculture biologique. Elle propose aussi des mesures ambitieuses pour garantir que le choix le plus sain est aussi le plus facile pour les citoyens de l’UE, notamment par une amélioration de l’étiquetage pour mieux répondre aux besoins d’information des consommateurs sur les aliments sains et durables.

Les agriculteurs, les pêcheurs et les producteurs aquacoles européens jouent un rôle clé dans la transition vers un système alimentaire plus équitable et plus durable. Pour pouvoir adopter des pratiques durables, ils obtiendront un appui de la politique agricole commune et de la politique commune de la pêche grâce à de nouvelles sources de financement et à des programmes écologiques. Faire de la durabilité la marque de l’Europe ouvrira de nouvelles possibilités commerciales et diversifiera les sources de revenu pour les agriculteurs et les pêcheurs d’Europe.

Parties intégrantes du pacte vert pour l’Europe, les deux stratégies soutiendront aussi le rétablissement économique. Dans le contexte du coronavirus, elles visent à renforcer la résilience de la société à de futures pandémies et menaces telles que les effets des changements climatiques, les incendies de forêt, l’insécurité alimentaire ou les épidémies, notamment en soutenant une agriculture, une pêche et une aquaculture plus durables et en s’efforçant de protéger les espèces sauvages et de lutter contre leur commerce illégal.

Les stratégies ont aussi d’importantes ramifications internationales. La Stratégie pour la biodiversité réaffirme la détermination de l’UE à servir d’exemple en s’attaquant à la crise mondiale de la biodiversité. La Commission cherchera à mobiliser tous les outils d’action externe et les partenariats internationaux pour aider à forger un nouveau cadre mondial de la biodiversité ambitieux à l’occasion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique en 2021. La Stratégie « de la ferme à la table » vise à promouvoir une transition mondiale vers des systèmes alimentaires durables, en coopération étroite avec les partenaires internationaux.