Inscription de la partie nigériane du lac Tchad sur la Liste Ramsar

25 mars 2008

Inscription de la partie nigériane du lac Tchad sur la Liste Ramsar

Le Secrétariat a le plaisir d’annoncer que le Nigéria a inscrit « les zones humides du lac Tchad au Nigéria » (607 354 hectares, 13°04'N 013°48'E) sur la Liste des zones humides d’importance internationale. Cette inscription prend effet le 30 avril 2008 mais l’annonce officielle et la remise du certificat d’inscription du site se feront lors du Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Commission du Bassin du Lac Tchad, qui se tiendra les 25 et 26 mars prochains. Le Programme du WWF pour les eaux vivantes a aidé le ministère fédéral de l’Environnement du Nigéria à préparer cette inscription ainsi celles de neuf autres sites, qui sont actuellement à l’étude au Secrétariat Ramsar.

Selon Evelyn Moloko Parh, qui se base sur la Fiche descriptive Ramsar, ce vaste nouveau site, qui se trouve au nord-est du Nigéria, est bordé par le Niger au nord, par le Tchad au nord-est et par le Cameroun au sud. Il est formé d’un complexe dispersé de marais d’eau douce permanents (autrefois inondés lorsqu’ils faisaient partie du lac Tchad), de plusieurs cours d’eau et de leurs deltas, et de la portion restante du lac Tchad. La principale caractéristique du site – le lac Tchad – est un lac peu profond, autrefois très étendu, dont la superficie a énormément varié au fil des siècles. Parmi les principaux types de végétation figurent les graminées, les laîches, des macrophytes flottants et des arbustes, qui sont des habitats importants pour toute une gamme d’oiseaux d’eau migrateurs du Paléarctique, notamment la sarcelle marbrée (Marmaronetta angustirostris), une espèce vulnérable. Le lac entretient plusieurs espèces de poissons indigènes et joue un rôle économique majeur en fournissant de l’eau, du poisson et d’autres ressources aux communautés environnantes. L’agriculture est largement pratiquée autour des zones humides. Parmi les menaces pesant sur le site figurent le recul des eaux du lac sous l’influence du climat, et la construction d’un barrage en amont qui entraîne l’assèchement progressif des zones humides. Le seul élément de gestion existant dans la région est assuré par les autorités coutumières Kanuri, qui s’occupent de la vente des droits de pêche dans les étangs et les étendues d’eau, ainsi que des droits d’exploitation dans le lit du lac dont la superficie ne cesse de se réduire.

Le progrès que cette inscription représente est le fruit d’une décision prise par le Sommet des chefs d’État et de gouvernement du Bassin du Lac Tchad en juillet 2000 ; le Tchad et le Niger ont, eux aussi, déjà inscrit leurs portions respectives du lac Tchad – la dernière portion du lac qui reste encore à inscrire sur la Liste Ramsar se trouve au Cameroun, où un projet appuyé par le WWF est en cours à cet effet. (La République centrafricaine, qui fait partie des États riverains du Bassin du lac Tchad, est le cinquième membre de la CBLT.) Cette inscription est considérée comme une contribution nouvelle à l’initiative régionale TchadWet, lancée dans le cadre de la Convention de Ramsar.

Le Nigéria compte désormais deux sites Ramsar représentant une superficie de 665 454 hectares. À ce jour, les 158 Parties à la Convention ont inscrit 1722 sites, couvrant au total 160 158 832 hectares.