Madagascar : Deux nouveaux Sites Ramsar dans la province de Mahajanga

26 juin 2012

Le Gouvernement de Madagascar vient d’inscrire deux nouvelles zones humides d’importance internationale en date du 5 juin 2012, ce qui porte le nombre total de Sites Ramsar de cette Partie à neuf, couvrant une superficie totale de 1 175 011 hectares. Comme décrit par la Conseillère assistante pour l’Afrique au Secrétariat Ramsar, Mme Charlotte Eyong, d’après les Fiches descriptives Ramsar d’accompagnement, le lac Kinkony (13 800 hectares, 16°08’S-45°49’E) est un lac d’eau douce permanent situé dans l’ouest de Madagascar, dans le bassin de la Mahavavy, qui assure les moyens d’existence de plusieurs communautés locales dépendant de la pêche et de la riziculture pratiquées le long des rives. La végétation est dominée par Phragmites mauritianus qui sert de lieu de nidification et de refuge à plusieurs membres de la faune aquatique notamment 45 espèces d’oiseaux d’eau dont quatre sont menacées, ainsi que le râle d’Olivier (Amaurornis olivieri) endémique et en danger. Le site est une importante source alimentaire et une frayère pour 18 espèces de poissons, y compris Paretroplus dambabe en danger et Paretroplus kieneri vulnérable ainsi que des tortues d’eau douce.

Le lac est menacé par la surpêche et l’utilisation de techniques de pêche non réglementées, la transformation des marais en rizières et la destruction des bassins de drainage pour l’agriculture. Le Site Ramsar fait partie de l’Aire protégée Mahavavy Kinkony; il dispose d’un plan de gestion et une organisation communautaire a été créée afin de réglementer les activités de pêche et d’agriculture et de veiller à la gestion durable des ressources du lac. Le site est aussi une Zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) de BirdLife International.

Le deuxième site, la Zone humide de Mandrozo (15 145 hectares, 17°32’27”S-44°05’47”E) est aussi un lac d’eau douce permanent entouré de marais, de rizières irriguées et de parcelles de forêts sèches ainsi que de savane. Faisant partie des eaux continentales occidentales du pays, il s’agit du quatrième lac de Madagascar par la taille. Il entretient diverses espèces tout au long de leur cycle de vie, notamment Erymnochelys madagascariensis, une tortue inscrite sur la Liste rouge de l’UICN, et le pygargue de Madagascar (Haliaeetus vociferoides) ainsi que le râle d’Olivier (Amaurornis olivieri) et une diversité d’espèces de reptiles menacées.

Le site est aussi une frayère importante et une source alimentaire pour les poissons; il est important pour l’irrigation et pourvoit aux moyens d’existence de centaines de familles dépendantes. Il a, en outre, une valeur culturelle car il est habité par des communautés typiques qui encouragent la gestion durable des ressources par des pratiques d’agriculture et de pêche traditionnelles. Un projet de classification du site en aire protégée est en cours qui aura aussi pour résultat d’améliorer le potentiel pour l’écotourisme.

Les Fiches descriptives Ramsar complètes et les cartes seront bientôt disponibles sur le Service d’information sur les Sites Ramsar tenu par Wetlands International (http://ramsar.wetlands.org) et l’on peut retrouver les deux nouveaux sites sur le Critical Site Network Tool (http://dev.unep-wcmc.org/csn/default.html) mis au point par Wetlands International, BirdLife International et le PNUE WCMC dans le cadre du projet Wings Over Wetlands (WOW).