Des actions d’envergure mondiale pour restaurer et protéger les zones humides naturelles de la planète

02 juin 2015

Plus de 800 délégués de 160 pays se réunissent en Uruguay à l’occasion de la 12e Session de la Conférence des Parties contractantes à la Convention de Ramsar sur les zones humides.

Punta del Este, Uruguay |2 juin 2015- La 12e Session de la Conférence des Parties contractantes à la Convention de Ramsar sur les zones humides (COP12) s’est ouverte aujourd’hui à Punta del Este pour évaluer les progrès de la Convention, examiner les questions émergentes et décider des actions prioritaires. 

Selon la Note d’information préparée par le Groupe d’évaluation scientifique et technique de la Convention, le déclin des zones humides côtières, marines et intérieures est rapide. Environ 40% ont été dégradées en un peu plus de 40 ans selon l’Indice d’étendue des zones humides et cette tendance se poursuit à un rythme accéléré de 1,5% par an. 

Le thème de la COP12 « Les zones humides pour notre avenir », veut souligner l’immense valeur des zones humides pour l’humanité et appelle, de toute urgence, les pays à agir pour sauvegarder et restaurer les zones humides. Les délégués qui se réunissent à Punta del Este, du 1er au 9 juin 2015, décideront d’actions prioritaires pour prévenir, faire cesser et inverser les facteurs de perte et de dégradation des zones humides. 

La perte et la dégradation incessantes des zones humides intérieures et côtières est imputable à la demande en eau et en sols qui ne cesse d’augmenter pour  satisfaire les besoins de l’agriculture, de l’industrie et du logement. Ainsi, pour créer des villes, on assèche de vastes superficies de vasières. Les récifs coralliens – souvent appelés ‘forêts tropicales de la mer’—souffrent du dragage, du drainage et de la surpêche. Les estimations les plus récentes indiquent que 75% des récifs coralliens du monde sont en péril et que 10 % ont passé le point de non-retour.

« C’est un honneur pour l’Uruguay d’accueillir la COP12. Nous espérons que , comme toujours, cette session sera un échange fructueux d’opinions, d’expériences, de connaissances, d’intérêts et d’alliances entre tous les groupes, dans une atmosphère détendue et amicale. Nous souhaitons vivement que les participants contribuent à l’amélioration des ressources naturelles des zones humides et relèvent le défi de les préserver. » Eneida de León Ministre du logement, de l’aménagement du territoire et de l’environnement.

Inverser les tendances actuelles exige une volonté politique des décideurs, à tous les niveaux: ils doivent reconnaître la valeur des zones humides et les avantages qu’elles apportent à l’humanité et démontrer leur engagement à travers des politiques et des actions encourageant le développement durable.

« 64% des zones humides de la planète ont disparu depuis 1900 et la tendance est au déclin de toutes les zones humides. Il y a un lien entre le déclin des zones humides et la diminution des ressources en eau disponibles, avec les effets qui en résultent sur l’économie et la stabilité du monde. Les services écosystémiques que nous obtenons des zones humides sont indispensables à la vie. Il est donc vital d’utiliser les zones humides de manière rationnelle pour soutenir la vie et atteindre nos objectifs de développement. Restaurer et préserver les zones humides sont, en conséquence, des priorités. » Christopher Briggs, Secrétaire général de la Convention de Ramsar sur les zones humides.

À travers le monde, plus de 660 millions de personnes dépendent des zones humides pour le poisson et beaucoup plus encore pour irriguer leurs champs, pour l’eau et pour le fourrage. Les zones humides filtrent naturellement les eaux usées, éliminant les substances chimiques nocives : elles peuvent donc être un complément rentable de l’infrastructure construite. Les zones humides côtières telles que les mangroves peuvent protéger les populations côtières contre les catastrophes et, en même temps, abriter de nombreux poissons durant leur cycle de vie et beaucoup d’autres espèces – oiseaux, insectes, mammifères et plantes – importantes pour l’humanité. Le déclin persistant des zones humides naturelles peut être synonyme d’extinction totale d’espèces qui dépendent d’elles.

La session s’ouvre en un moment opportun et historique, alors que la communauté internationale est mobilisée et se prépare au changement avec le lancement des Objectifs de développement durable, en septembre et un nouvel accord sur les changements climatiques, en décembre, à Paris. 

Les États membres, rassemblés à Punta del Este ont l’occasion d’approuver un nouveau Plan stratégique pour guider l’application de la Convention dans les six prochaines années, de 2016 à 2021, un Plan qui tient compte des questions pressantes telles que la sécurité alimentaire, la sécurité de l’eau et les changements climatiques et qui offre des solutions pour nous permettre de réaliser les Objectifs de développement durable.

Parmi les actions prioritaires que les délégués examineront, on peut citer  -- les moyens d’agir sur les moteurs de la perte des zones humides et d’inverser la tendance, les mesures à prendre pour conserver et mieux gérer le réseau de Sites Ramsar et la définition d’actions qui conduiront à l’utilisation rationnelle des zones humides. Parmi les mesures plus précises qui sont nécessaires pour inverser les tendances actuelles, il conviendrait de tenir compte des zones humides dans la gestion intégrée des ressources en eau, la planification urbaine et l’expansion agricole. La Convention s’efforce aussi de donner un élan à la restauration des zones humides à l’échelle des paysages.