Depuis l’Ouganda, le Secrétaire général de Ramsar se joint au monde entier pour célébrer la Journée mondiale des zones humides

Gland, 13 Mars 2015

M. Christopher Briggs, Secrétaire général de la Convention de Ramsar sur les zones humides, s’est joint au monde entier pour célébrer la Journée mondiale des zones humides, le 2 février, en Ouganda, dans les Zones humides de la baie de Lutembe, un Site Ramsar d’importance internationale.

Il est crucial d’attirer l’attention de tous sur le rôle vital que jouent les zones humides car celles-ci sont souvent considérées comme des espaces à l’abandon, bon pour être drainés, dégradés ou occupés. Selon les estimations les plus récentes, 64% des zones humides ont disparu, à l’échelon mondial, depuis 1900. Le thème de 2015, « Les zones humides pour notre avenir », a été spécialement choisi pour attirer l’attention sur l’état actuel des zones humides de la planète et rappeler au monde qu’il est urgent d’agir pour inverser la tendance.

« La Journée mondiale des zones humides nous donne l’occasion, avec nos collègues du monde entier, de célébrer les avantages qu’elles nous offrent et d’aider à sensibiliser nos concitoyens à l’importance de ces écosystèmes vitaux pour notre avenir à tous. Je suis heureux de voir comment l’Ouganda, une Partie jouant un rôle important à la Convention de Ramsar, fait de cette journée un jour spécial, donnant vie aux zones humides et les inscrivant dans l’imaginaire de chacun » s’est exclamé M. Christopher Briggs.

Accueilli par Son Excellence Ephraim Kamuntu, Ministre ougandais de l’eau et de l’environnement, M. Briggs a assisté, en compagnie de plus de 500 personnes, jeunes et représentants des communautés locales, à la cérémonie colorée organisée par le Ministère ougandais de l’eau et de l’environnement et le Centre Ramsar pour l’Afrique de l’Est. 

Hon. Ephraim Kamuntu, Minister of Environment Uganda, welcomes Dr. Christopher Briggs, Ramsar Secretary General to Lutembe Bay, Ramsar Site of International Importance located on Lake Victoria.

Les nuages s’amoncellent sur l’avenir des zones humides

L’état des zones humides de l’Ouganda reflète les tendances mondiales inquiétantes. Depuis 10 ans, près de 30% des zones humides de ce pays ont disparu. Elles ont été grignotées ou drainées pour faire place à l’expansion urbaine accompagnant la croissance démographique mais aussi en raison des changements climatiques qui poussent les agriculteurs à exploiter l’eau des zones humides. Par ailleurs, les zones humides ougandaises ont été dégradées par suite du déversement de déchets par les industries extractives et de l’application laxiste des politiques visant à enrayer l’empiétement.

Selon M. Ephraim Kamuntu, Ministre ougandais de l’eau et de l’environnement, « la qualité de l’eau du lac Victoria, le plus grand lac d’eau douce d’Afrique, est en déclin à cause de mauvaises pratiques de gestion des zones humides. »

Que faire pour inverser les tendances et garantir un avenir avec les zones humides?

Malgré les difficultés, l’Ouganda est fermement décidé à préserver et restaurer ses zones humides que le pays considère comme essentielles pour la formation des précipitations, les moyens d’existence locaux, le filtrage et le traitement des eaux usées.

Pour démontrer son engagement, le Gouvernement de l’Ouganda a annoncé, fin 2014, l’annulation de toutes les concessions accordées après 1995 dans les types de zones humides définis comme des écosystèmes en danger critique. Ce pays est aussi l’un de ceux qui bénéficiera du Partenariat mondial pour la restauration créé par Ramsar et financé par le Gouvernement de la Norvège pour des projets de restauration de zones humides en milieu urbain.



Dr: Christopher Briggs speaking to Engineer Martin Orwint in charge of Lubigi sewage treatment plant

Durant son séjour de cinq jours en Ouganda, M. Briggs s’est entretenu avec le Président de l’Ouganda, Son Excellence Yoweri Kaguta Museveni, de l’état des zones humides du pays et de l’appui que la Convention de Ramsar pourrait apporter à leur restauration et à leur utilisation rationnelle. Il a également rencontré les représentants de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et du Programme des Nations Unies pour le développement, ainsi que de hauts fonctionnaires du Ministère ougandais de l’eau et de l’environnement. M. Briggs s’est enfin rendu à Lubigi, Nakivubo et Mabamba, des zones humides importantes de l’Ouganda, et a inauguré les nouveaux bureaux du Centre Ramsar pour l’Afrique de l’Est.

Dr: Christopher Briggs Speaking to Representatives of the Japan International Cooperation Agency (JIICA) in Uganda about the Youth Photo contest organized as part of World Wetlands Day