Trois nouveaux Sites Ramsar

04 février 2016

Avec l’inscription de trois nouveaux sites, la Chine a désormais 49 Sites Ramsar. Les ajouts récents sont : la Réserve naturelle nationale du lac Anhui Shengjin sur la rive sud du cours moyen et du cours inférieur du Yangtsé, la Réserve naturelle nationale de la zone humide de Zhangye Heihe, le long du fleuve Heihe sur les plaines de la route de la soie historique de Gansu, dans le nord‑ouest de la Chine et les zones humides de l’archipel Guangdong Nanpeng composé de quatre îles, dans la partie la plus septentrionale de la mer de Chine du Sud.

Dominée par des lacs et des marais d’eau douce où l’eau est de bonne qualité, la Réserve naturelle nationale du lac Anhui Shengjin (Site Ramsar no 2248) est un des systèmes lacustres d’eau douce intérieurs les mieux préservés le long du cours moyen et du cours inférieur du Yangtsé. Le site régule les crues du Yangtsé et contribue à l’épuration de l’eau et à la régulation du climat régional. C’est aussi un site important pour le repos et l’hivernage des oiseaux d’eau migrateurs de la voie de migration Asie de l’Est-Australasie : 175 espèces d’oiseaux y ont été recensées, y compris des espèces menacées au plan mondial comme le fuligule de Baer (Aythya baeri) et la grue de Sibérie (Grus leucogeranus), tous deux en danger critique, et la cigogne orientale (Ciconia boyciana) en danger. Connu sous le nom de « lac des grues », le lac de Shengjin est le plus grand site d’hivernage chinois de la grue moine (Grus monacha) vulnérable et l’on peut y compter jusqu’à 500 spécimens, le chiffre mondial le plus élevé pour une population de cette espèce. 

 

Dans le milieu extrêmement fragile du désert tempéré, la Réserve naturelle nationale de la zone humide de Zhangye Heihe (Site no 2246) est la plus grande zone d’oasis dans le nord‑ouest de la Chine. Elle joue un rôle critique pour la maîtrise du ruissellement de surface, stockant les eaux de crue et atténuant les effets des sécheresses, soutenant la biodiversité régionale et maintenant la sécurité écologique. Les paysages du site sont extrêmement variés : glaciers et montagnes enneigées, forêts et prairies, déserts et oasis et le relief rouge de Danxia. Dominée par des systèmes aquatiques tels que des rivières naturelles, des lacs, des marécages et des prairies qui sont des sites de reproduction et d’étape importants pour différents oiseaux menacés au plan mondial, notamment le fuligule de Baer (Aythya baeri), le faucon sacre (Falco cherrug) et la mouette relique (Larus relictus), la Réserve est aussi le plus grand habitat de reproduction de la cigogne noire (Ciconia nigra) en Asie de l’Est et accueille une population stable de plus de 300 individus chaque année, le chiffre le plus élevé enregistré ayant dépassé 500 individus. Le site se trouve dans un environnement extrêmement aride avec des précipitations annuelles moyennes de 129 mm seulement, de sorte que les écosystèmes de zones humides de la région sont vulnérables à tout changement du climat qui exacerberait les effets de la sécheresse, des hautes températures et de l’évaporation. 

 

Situées dans le secteur nord de la mer de Chine du Sud, les zones humides de l’archipel de Guangdong Nanpeng (site no 2249) comprennent un ensemble de quatre îles où l’on trouve des habitats divers et des écosystèmes tels que des upwellings (remontées d’eau froide), des berges marines rocheuses, des récifs coralliens et des couches d’algues. Le site se trouve à l’interface entre des eaux marines côtières peu profondes et plus profondes, au confluent entre deux zones d’upwelling. La profondeur moyenne est de 1 à 1,5 mètre mais les eaux plus profondes, à la périphérie du site, contribuent à ses caractéristiques écologiques. On trouve dans ce site une large gamme d’espèces marines rares et en danger telles que le requin pèlerin (Cetorhinus maximus), le requin-baleine (Rhincodon typus) et le grand hippocampe (Hippocampus kelloggi), ainsi que des oiseaux comme l’aigrette de Chine (Egretta eulophotes), la frégate d’Andrews (Fregata andrewsi) et l’albatros à queue courte (Phoebastria albatrus). Les îles sont des sites de ponte importants pour cinq espèces de tortues menacées et jouent un rôle majeur dans la conservation de la biodiversité, non seulement de la région biogéographique mais aussi de l’Asie de l’Est dans son ensemble. Le site est utilisé de manière intensive pour la recherche écologique et environnementale.