Soco met un terme à l’exploration pétrolière des Virunga, le plus ancien parc national d’Afrique

20 juin 2014

Ramsar appelle à définir des priorités claires d’utilisation rationnelle et durable du site

La course au pétrole dans le Parc national des Virunga, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) touche à sa fin.  Dans un communiqué conjoint, la compagnie pétrolière et gazière Soco International, basée au Royaume-Uni, et le Fonds mondial pour la nature (WWF) ont annoncé l’arrêt de l’exploration et ajouté que les deux organisations se réjouissent « de travailler de façon responsable avec la  République démocratique du Congo et son peuple pour veiller à ce que tout développement futur se fasse dans l’intérêt du peuple et de l’environnement »; un objectif auquel la Convention de Ramsar souscrit ardemment.

Soco a consenti cette concession majeure après que le WWF ait porté plainte contre la compagnie pour violation des principes directeurs sur les bonnes pratiques des entreprises établis par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Le lac Édouard, dans la Parc national des Virunga


Le Parc national des Virunga, créé en 1925 est le premier parc national d’Afrique. Il est à la fois bien du patrimoine mondial de l’UNESCO et Site Ramsar, désignation qui reconnaît son statut de zone humide d’importance internationale. 

Les 7800 kilomètres carrés du parc national abritent plus d’espèces d’oiseaux, de mammifères et de reptiles que n’importe quelle autre aire protégée du continent africain, sans oublier une population prospère de gorilles de montagne.  Les Virunga ont souffert des conflits entre groupes armés et de l’anarchie qui ont régné pendant des années dans la région mais le parc avec ses volcans, la savane et le lac Édouard, source d’eau douce dont la biodiversité est tributaire, est en train de revivre.

« L’annonce de l’arrêt de l’exploration pétrolière par Soco est une nouvelle que nous accueillons avec une vive satisfaction mais pour les Virunga, il reste un plus grand défi »  déclare Chris Briggs, le Secrétaire général de la Convention de Ramsar sur les zones humides. « En RDC et en Ouganda, les moyens d’existence, l’alimentation et l’eau potable de plus de 50 000 familles dépendent du lac Édouard, de sorte que les pressions en faveur du développement des Virunga restent fortes.  Ramsar exhorte à trouver une solution qui préservera, à long terme, cet ensemble unique d’écosystèmes intégrés tout en apportant des moyens d’existence durables aux populations locales.  Et nous nous réjouissons de collaborer avec l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), les gouvernements de la RDC et de l’Ouganda, l’UNESCO et le WWF pour qu’une solution réellement rationnelle voit le jour. »

Le lac Édouard


Photos: ICCN, Paul Ouedraogo