Les Pays-Bas inscrivent quatre nouveaux Sites Ramsar dans les Caraïbes

12 février 2013

Le Gouvernement des Pays-Bas vient d’inscrire quatre nouvelles zones humides d’importance internationale côtières et proches du littoral, à Curaçao, une des îles sous-le-vent, dans les Antilles néerlandaises, pays autonome au sein du Royaume des Pays-Bas, à 70 km au nord du Venezuela. Les Pays Bas ont actuellement 53 Sites Ramsar, le 5e total national le plus élevé après le Royaume-Uni, le Mexique, l’Espagne et l’Australie. 
 
Le personnel de la Fondation Carmabi (Caribbean Research and Management of Biodiversity), à Willemstad, a contribué à la préparation des documents d’inscription. Les brèves descriptions des sites pour la Liste annotée ont été compilées par Mme Laura Máiz-Tomé, Conseillère assistante pour l’Europe au Secrétariat Ramsar, d’après les Fiches descriptives Ramsar. 
 
Malpais/Sint Michiel. 05/02/2013; Curaçao; 1100 ha; 12°10’N-69°00’O. Zone importante pour la conservation des oiseaux, Malpais est une ancienne plantation située juste au nord de Sint Michiel. Le site comprend deux lacs d’eau douce ainsi que la lagune hypersaline de Sint. Michiel connectée à une baie où l’on trouve des récifs coralliens et qui est entourée d’une végétation sèche décidue et d’un habitat boisé bien développé. La région est un refuge pour de nombreux oiseaux tels que la foulque à cachet blanc (Fulica caribaea) inscrite sur la Liste rouge de l’UICN. La lagune accueille aussi une fraction importante de la population mondiale de la sterne pierregarin (Sterna hirundo) et fait partie d’un réseau régional de sites de nourrissage pour le flamant rose (Phoenicopterus ruber), inscrit à la Convention sur les espèces migratrices. À Curaçao, l’eau douce est rare et a donc une importante valeur écologique, sociale et économique. Le barrage de Malpais est situé en aval. L’eau douce s’infiltre dans le sol, rechargeant les nappes souterraines qui entretiennent les zones boisées. Certaines des menaces actuelles qui pourraient toucher les caractéristiques écologiques du site sont le remblayage et le ruissellement des eaux d’une porcherie située à 1 km seulement. Site Ramsar no 2117. Dernière FDR : 2013. 
 
Muizenberg. 05/02/2013; Curaçao; 65 ha; 12°09’29”N-68°55’07”O. Zone importante pour la conservation des oiseaux; Parc naturel. Muizenberg comprend un lac peu profond intermittent créé par le barrage construit sur un cours d’eau qui draine les basses collines des environs. Des prairies périodiquement inondées et des zones arbustives entourent la zone humide. Une petite mare séparée, Kaya Fortuna, se trouve à 200 m à l’ouest. La région est d’importance internationale pour sa population de foulques à cachet blanc (Fulica caribaea, classée Quasi menacée sur la Liste rouge de l’UICN) et pour le flamant rose (Phoenicopterus ruber) conservé dans le cadre de la Convention sur les espèces migratrices mais accueille aussi beaucoup d’autres oiseaux d’eau, résidents et migrateurs. Le barrage de Muizenberg construit par Shell Curaçao en 1915 afin de recueillir de l’eau douce dans un but de refroidissement industriel, avec une capacité de 650 000 m3, représente le plus grand réservoir d’eau douce de l’île. La région a été classée Parc naturel pour l’amélioration des conditions de vie de la population voisine et elle est principalement utilisée à des fins récréatives par des randonneurs. Le dépôt illégal de déchets, la pollution, le drainage des zones humides environnantes et les perturbations récréatives sont considérés pour les principales menaces potentielles. Un programme pédagogique environnemental général est appliqué. Site Ramsar no 2118. Dernière FDR : 2013.
 
Northwest Curaçao. 05/02/2013; Curaçao; 2441 ha; 12°21’11”N-69°05’00”O. Zone importante pour la conservation des oiseaux, Parcs naturels. La région comprend une grande diversité d’écosystèmes tels que des récifs coralliens, des lagons côtiers avec des herbiers marins et des mangroves, des terrasses calcaires côtières, des collines intérieures couvertes d’arbres au feuillage persistant, des retenues d’eau douce, des sources naturelles et des zones arbustives sèches et décidues. Le Site Ramsar comprend des parties des Parcs naturels Shete Boka et Christoffel. La zone humide couvre environ 20 km de la côte nord rocheuse et exposée aux vagues de Curaçao, comprenant 10 anses (bokas) et 3 baies intérieures qui servent de sites de nidification et de nourrissage pour des espèces de tortues marines menacées comme la tortue luth Dermochelys coriacea et la tortue imbriquée Eretmochelys imbricata. On trouve aussi une colonie reproductrice de plus de 500 petites sternes. En outre, la côte nord-ouest de Curaçao est bordée par un récif corallien frangeant, caractérisé par plus de 50% de couverture corallienne et la présence d’espèces coralliennes en danger critique d’extinction telles que le corail corne d’élan Acropora palmata et le corail corne de cerf Acropora cervicornis ainsi que des espèces de poissons en danger comme le mérou géant Epinephelus itajara. Certaines grottes de la zone étaient autrefois utilisées à des fins spirituelles et, sur les parois, l’on peut observer les dessins réalisés par les Amérindiens il y a plus de 5000 ans. Plusieurs barrages artificiels retiennent l’eau douce de la région pendant plusieurs mois de l’année après la saison des pluies. Des réservoirs souterrains alimentent toute l’année la végétation locale où plusieurs espèces d’oiseaux, des chauves-souris pollinisatrices et des mammifères peuvent survivre à la saison sèche de Curaçao. Site Ramsar no 2119. Dernière FDR : 2013.
 
Rif-Sint Marie. 05/02/2013. Curaçao; 667 ha; 12°12’16”N-69°03’16”O. Zone de conservation; Zone importante pour la conservation des oiseaux. La région de Rif-Sint Marie est relativement non perturbée et peu développée et comprend un marais salin entouré de vasières, de zones arbustives et de forêts. Le marais est un habitat de nourrissage stratégique pour les flamants et plusieurs oiseaux d’eau. Les récifs coralliens de Rif-Sint Marie sont bien développés et abritent plusieurs espèces de coraux menacés tels que le corail corne d’élan Acropora palmata et le corail corne de cerf Acropora cervicornis ainsi que des espèces de tortues marines en danger comme la tortue luth Dermochelys coriacea et la tortue imbriquée Eretmochelys imbricata et des poissons menacés comme le mérou géant Epinephelus itajara. Des buissons denses de corail corne de cerf entretiennent des processus écologiques essentiels comme la calcification et la fixation de l’azote; les populations denses de cette espèce dissipent l’énergie des vagues et protègent donc le littoral. La région sert actuellement aux loisirs : randonnée, bicyclette et écotours guidés. Les principales menaces pour le site sont l’accès non contrôlé des visiteurs avec des chiens qui perturbent les flamants et éventuellement un développement non durable d’infrastructures touristiques dans la région environnante. Site Ramsar no 2120. Dernière FDR : 2013.