Le Mali nomme trois nouveaux Sites Ramsar

20 mars 2013

En 2004, le Gouvernement du Mali a fusionné ses trois zones humides d’importance internationale pour en faire un immense Site Ramsar, le Delta Intérieur du Niger, et au 22 mars 2013, il a inscrit trois nouvelles zones humides sur la Liste de Ramsar : le Mali a, actuellement, quatre Sites Ramsar couvrant plus de 4 millions d’hectares. Comme le résume la Conseillère assistante de Ramsar pour l’Afrique, Mme Ako Charlotte Eyong, à partir des Fiches descriptives Ramsar, le Lac Magui (24 740 hectares, 14°38'39''N-11°01'38''O), dans la région de Kayes, est un lac d’eau douce permanent alimenté par plusieurs ruisseaux. Le lac est frangé de plantes herbacées et ligneuses et abrite une très riche biodiversité, notamment de petits mammifères, des reptiles, des poissons et des oiseaux d’eau. C’est une source alimentaire et un lieu de repos pour plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs – 95 espèces ont été identifiées, notamment la sarcelle d’été Anas querquedula, le canard pilet Anas acuta, l’ibis falcinelle Plegadis falcinellus et le héron pourpré Ardea purpurea. Vingt-six mille oiseaux ont été comptés en 2003 et plus de 21 800 en 2005. C’est une source alimentaire et une frayère importante pour les poissons du fleuve Sénégal.
 
Les principales fonctions hydrologiques du site comprennent la rétention d’eau, la recharge de la nappe souterraine, la maîtrise des crues et la stabilisation des littoraux;  il joue un rôle important pour le maintien de l’équilibre hydrologique général du bassin du fleuve Sénégal. Les principales activités humaines, à l’intérieur et autour du site, sont l’agriculture, la pêche et la cueillette de produits forestiers.
 
Le Lac Wegnia, une aire protégée de ressources gérées se trouvant dans la région de Koulikoro (3900 ha, 13°18’00”N-8°07’46”O), est un complexe de lacs et de marais d’eau douce permanents. C’est une région riche en biodiversité avec essentiellement une végétation de savane sud-soudanaise qui comprend le karité Vitellaria paradoxa inscrit sur la Liste rouge de l’UICN, de petits mammifères et des poissons. Dans la région, on a identifié 2750 espèces de plantes dont plusieurs endémiques. On y trouve le crocodile du Nil Crocodylus niloticus inscrit à l’Annexe I de la CITES, et c’est une source alimentaire et une frayère pour les poissons. Il abrite plusieurs espèces  d’oiseaux d’eau tels que l’oie-armée de Gambie Plectropterus gambensis, la cigogne d’Abdim Ciconia abdimii et le héron cendré Ardea cinerea.
 
Les principales valeurs hydrologiques du nouveau site comprennent la maîtrise naturelle des crues, la recharge des eaux souterraines, la rétention d’eau et l’alimentation des zones humides environnantes, y compris de la Réserve de biosphère de la Boucle du Baoulé voisine. Le lac a une très grande valeur culturelle et attire les citadins du voisinage toute l’année. Les principales activités humaines comprennent la riziculture, l’exploitation de la forêt, l’élevage, l’arboriculture et le jardinage. Le site est menacé par le braconnage, la surpêche, la déforestation qui se poursuit et de mauvaises techniques agricoles qui provoquent érosion et sédimentation.
 
Le troisième nouveau Site Ramsar est la Plaine inondable du Sourou dans la région de Mopti (56 500 ha, 13°21'39"N-3°27'19"O), un marais saisonnier d’eau douce formé par des cours d’eau d’eau douce saisonniers et de petits lacs permanents qui fait partie du bassin de la Volta noire. C’est une région riche en biodiversité où l’on trouve plusieurs espèces d’oiseaux et de poissons  dont le nombre est déjà en train de diminuer dans le Delta Intérieur du Niger comme Heterotis niloticus, Polypterus senegalus et Gymnarchus niloticus. En 2009, on a dénombré 20 978 spécimens de 32 espèces d’oiseaux dont plus de 2% de la population reproductrice d’Afrique de l’Ouest de l’anserelle naine Nettapus auritus et du héron pourpré Ardea purpurea et, en 2011, 22 000 spécimens. Le site abrite aussi l’hippopotame Hippopotamus amphibius et l’éléphant d’Afrique Loxodonta africana, tous deux inscrits sur la Liste rouge de l’UICN. Les rizières sont une bonne source alimentaire, une frayère et une nurserie pour les poissons du bassin de Sourou. Elles garantissent l’équilibre hydrologique général du bassin, la maîtrise des crues et la recharge des eaux souterraines. Les principales activités anthropiques sont la riziculture, la pêche et la récolte de bois. 

Lac Magui

Acacia senegal in temporarily flooded zone (photo: AMCFE)



(photo: Timbo)



(photo: Timbo)



(photo: Timbo)

Lac Wengia



(photo: Timbo)



(photo: Timbo)

Plaine Inondable du Sourou