La Serbie et Monténégro inscrit son cinquième site Ramsar

14 septembre 2004

La Serbie et Monténégro inscrit son cinquième site Ramsar

L’Institut pour la conservation de la nature de Serbie vient de nous fournir des documents extrêmement bien préparés (Fiche descriptive Ramsar, carte et photos) en vue d’inscrire une zone de salines unique de la Serbie et Monténégro sur la Liste des zones humides d’importance internationale. Selon la description du professeur Lidija Amidžic, Directrice de l’Institut, l’intérêt des caractéristiques naturelles et de la diversité biologique du nouveau site Ramsar, Slano Kopovo, est «tellement élevé qu’il est extrêmement difficile à estimer. Cette inscription couronne de nombreuses années d’efforts déterminés, déployés pour donner à Slano Kopovo, outre le statut de Zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO), la reconnaissance internationale bien méritée de la Convention de Ramsar. L’inscription de Slano Kopovo sur la Liste de Ramsar est une des étapes les plus importantes de notre combat en faveur de la protection et de la conservation des habitats de zones humides extrêmement précieux, mais menacés, de Serbie et de nos efforts d’amélioration de la mise en œuvre de la Convention de Ramsar dans notre pays.»

Estelle Gironnet du Bureau Ramsar a rédigé une brève description du site d’après les documents fournis par le gouvernement de Serbie et Monténégro: Slano Kopovo (976 hectares, 45º15’N-20º 23’E), dont l’inscription a pris effet le 22 juillet 2004, est une Réserve naturelle spéciale et une ZICO dans la province de Vojvodina. Le site, vestige d’un ancien méandre drainé du fleuve Tisza offre un exemple d’habitats salés rares et représentatifs, mais présente aussi, du côté oriental, une petite dépression d’eau douce. C’est un des habitats d’oiseaux les plus importants de Serbie et l’on y compte régulièrement plus de 20 000 oiseaux d’eau, reproducteurs et migrateurs. Il convient tout particulièrement aux grues, canards, oies et limicoles et accueille un nombre considérable d’espèces vulnérables, menacées et en danger critique d’extinction telles que le courlis à bec grêle Numenius tenuirostris, l’oie naine Anser erythropus, la bernache à cou roux Branta ruficollis, l’érismature à tête blanche Oxyura leucocephala, l’aigle impérial Aquila heliaca, le faucon crécerellette Falco naumanni, la grande outarde Otis tarda, le rongeur Spermophilus citellus et des communautés de plantes telles que la rare Thero-Salicornietea spécifique aux terrains salés. La région est menacée par la baisse du niveau d’eau car, en été et à l’automne, les dépressions s’assèchent de plus en plus fréquemment par suite, essentiellement, du développement d’un réseau de canaux et de la construction d’un barrage sur la Tisza qui ont abaissé le niveau des eaux souterraines. Les autres facteurs négatifs sont le labourage des prairies et l’emploi de produits chimiques et d’engrais artificiels pour l’agriculture. Les activités humaines comprennent une chasse réglementée, l’élevage, l’agriculture et l’utilisation de la boue à des fins thérapeutiques. Le potentiel pour la recherche scientifique et l’éducation en vue de la conservation est élevé. On trouve, dans le site, des vestiges d’églises du 9e au 11e siècle. Les priorités de la conservation concernent l’assainissement et l’amélioration du régime des eaux.

Actuellement, la Convention sur les zones humides compte 141 Parties contractantes qui ont inscrit 1376 sites sur la Liste des zones humides d’importance internationale couvrant 122 663 070 hectares.