Fonds Suisse pour l'Afrique: Côte d’ivoire

08 septembre 2009

Séminaire national sur les impacts de la production des biocarburants sur les zones humides

Face à l’engouement suscité envers les biocarburants dans le monde entier et plus particulièrement en Afrique ainsi que les impacts de cette culture sur les zones humides, le Secrétariat de la Convention Ramsar et l’Organisation des Nations Unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont organisé du 11 au 13 juin 2009 à Abidjan, Côte d’ivoire, un séminaire pour débattre des relations entre la production des biocarburants et les impacts sur les zones humides.

  • Le séminaire a vu la participation de plus de cent personnes parmi lesquelles des enseignants-chercheurs, des représentants du secteur privé, des Parlementaires et élus locaux, des ONG et des organisations d’aide au développement


La manifestation s’est organisée autour des quatre principaux objectifs suivants :

a) Amener l’ensemble des parties prenantes (gouvernement, entités décentralisées, société civile, et secteur privé) à mettre en place un cadre juridique et règlementaire pour la promotion durable des biocarburants en Côte d’Ivoire.
b) Encourager la recherche et la formation dans le domaine de la promotion des biocarburants en Côte d’Ivoire et faciliter leur financement durable en impliquant le secteur privé.
c) Sensibiliser les individus sur les impacts négatifs possibles de la production de biocarburants et du meilleur arbitrage face à la sécurité alimentaire
d) Faire de la Côte d’Ivoire un cas pilote pour les autres Parties Contractantes à la Convention faisant face à des défis similaires.

Le séminaire fût ouvert par le Ministre des Mines et Energies. Ce dernier a rappelé que « la question des biocarburants est capitale pour notre environnement tant les perspectives liées à l’industrie pétrolière s’assombrissent et tant la protection de l’atmosphère et de l’environnement devient une impérieuse nécessité pour l’humanité ». Il a notamment souligné le fait qu’il était « nécessaire d’évaluer sur des bases objectives, le potentiel véritable des biocarburants en Côte d’ivoire, en mettant en exergue leur opportunité et leurs avantages, sans oublier leur limites et les risques aux plans environnemental, économique et social »

Les participants se sont divisés en trois ateliers :

1) Recherche et formation dans le domaine de la promotion des biocarburants
2) Impacts des biocarburants sur les zones humides (Environnement/Production alimentaire/Risques toxiques/Opportunités socio-économiques/Développement industriel)
3) Politique, législation, relations Public - Privé - Partenaires au développement - ONG et Organisations Communautaires de Base.

Des experts du Ghana, Kenya, Mali et du Sénégal ont honoré de leur présence cette manifestation et ont entretenu l’assistance des  expériences en cours dans ces pays concernant la culture des biocarburants et la conservation des zones humides.

Il faut souligner que lors des débats, les discussions ont surtout porté sur la culture de Jatropha (jatropha curcas) qui serait plus adaptée aux sols arides et semi-arides sans grandes conséquences sur les zones humides.

Cette rencontre, la première du genre en Côte d’Ivoire, a permis :

1) L’élaboration d’un cadre juridique et réglementaire pour la gestion des biocarburants qui tient compte des impacts sur les zones humides La sensibilisation des décideurs et autres acteurs sur les risques encourus par les zones humides du fait de la production des biocarburants.
2) Le partage d’expériences entre les cinq Parties Contractantes de la Convention sur cette problématique émergente concernant l’ensemble des continents.

Le cadre juridique et réglementaire élaboré à l’issu de ce séminaire sera prochainement présenté au Conseil des Ministres pour approbation.

En cas d’avis favorable, ce document servirait d’orientation pour la gestion des biocarburants au niveau national, tout en tenant compte des considérations relatives à la gestion rationnelle des zones humides.

Le Secrétariat de la Convention Ramsar présente ses félicitations au Gouvernement de la Côte d’Ivoire pour cette initiative qui rentre dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution X.25 adoptée lors de la 10ème Conférence des Parties tenue en 2008 à Changwon, Corée du Sud. Nous encourageons les autres Parties Contractantes de la région à suivre l’exemple de la Côte d’ivoire en se dotant aussi d’un cadre institutionnel similaire.

Nous adressons nos remerciements au Fond Suisse pour l’Afrique et à l’Organisation des Nations Unis pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) pour leur soutien financier, ainsi que l’Université d’Abobo-Adjamé pour avoir assuré la coordination scientifique et technique du projet.

Jennifer Tschopp (Stagiaire)