Deux nouveaux sites Ramsar pour Guinée

18 janvier 2006

Le Secrétariat Ramsar a le plaisir d'annoncer que lors d'une activité organisée par la Direction de la conservation de la faune et des aires protégées (Autorité administrative Ramsar du Tchad), à la 9e Session de la Conférence des Parties, le 14 novembre 2005, le Conseiller principal de Ramsar pour l'Afrique, Abou Bamba, a remis à Namory Keita, Directeur national, Direction nationale de la protection de la nature de Guinée, les certificats de deux nouveaux sites Ramsar ce qui porte le total de la Guinée à 14 zones humides d'importance internationale couvrant 5 587 861 hectares. Les préparatifs de l'inscription des nouveaux sites, Gambie-Koulountou (parc national et réserve de biosphère de l'UNESCO) et Gambie-Oundou-Liti, dans le nord-ouest du pays, ont bénéficié d'une aide efficace du Programme mondial du WWF pour les eaux douces.

La Conseillère adjointe de Ramsar pour l'Afrique, Lucia Scodanibbio, a préparé de brèves descriptions des deux sites, d'après les Fiches descriptives Ramsar soumises au moment de l'inscription.

Gambie-Koulountou. 14/11/05 ; Boké ; 281 400 ha ; 12° 01'N -- 13° 34'E. Parc national et Réserve de biosphère de l'UNESCO. C'est une région semi-aride, à la frontière du Sénégal, qui comprend la plaine d'inondation du Koulountou, principal affluent de la Gambie, et plusieurs cours d'eau et marigots de plus petite taille et souvent temporaires. Toutes ces masses d'eau entretiennent de nombreuses espèces, notamment 80 espèces de mammifères, 330 espèces d'oiseaux, ainsi que des reptiles et des amphibiens, pour lesquelles le site est un refuge important, surtout durant la saison sèche. La végétation -- savane, forêts, zones boisées et plantes aquatiques -- joue un rôle important pour la prévention de l'érosion et de la sédimentation des zones humides tandis que les dépôts d'humus augmentent la fertilité de la plaine d'inondation, permettant la riziculture. La pêche et l'élevage sont d'importantes activités et l'on prélève les produits forestiers non ligneux pour différentes utilisations : Borassus aethiopum, le raphia et le bambou sont les espèces les plus exploitées. Dans la zone centrale de la Réserve de biosphère de Badiar, aucune activité autre que la conservation n'est autorisée mais, en périphérie, un système de cogestion est en place permettant aux communautés d'utiliser le site. Les feux de brousse, la pêche illicite, l'utilisation de pesticides et l'agriculture itinérante sur brûlis constituent certaines des principales menaces pour le site. Site Ramsar n° 1578

Gambie-Oundou-Liti. 14/11/05 ; Labé ; 527 400 ha ; 11° 33'N -- 12° 18'O. Réserve naturelle. Il s'agit d'un site montagneux, dans le massif du Fouta, qui joue un rôle hydrologique important car plusieurs cours d'eau qui arrosent les pays voisins et dont le cours est régulé par trois forêts protégées y prennent leur source. Les plaines d'inondation, la savane, les forêts-galeries et montagnardes sont des habitats importants, des sites de reproduction, de repos et de nourrissage pour certaines espèces menacées comme les lions, les chimpanzés et les lycaons, ainsi que pour un grand nombre d'autres mammifères, rapaces et espèces d'oiseaux d'eau sur lesquels on dispose encore de peu d'informations. L'agriculture (vivrière et arboriculture fruitière) et l'élevage sont les principales activités tandis que l'apiculture et la pêche sont des activités secondaires. L'eau est considérée comme un bien public : les cours d'eau et les sources sont gérés de manière communautaire, selon un code de l'eau. La région présente un fort potentiel touristique encore inexploité. On y trouve, en effet, plusieurs attractions naturelles et culturelles, notamment des mosquées souterraines, des tombes mystérieuses, des grottes enfumées, des abeilles géantes, des cascades et des « tatas » ou maisons fortifiées. Une des principales menaces pour le site, ainsi que pour les zones humides qui se trouvent en aval, est le projet de barrage de Sambagallo qui inondera une partie de la forêt de Kabéla. Site Ramsar n° 1579.