Les Pays-Bas terminent la mise à jour de leurs Sites Ramsar

26 janvier 2017
Markermeer & IJmeer

Les Pays-Bas ont publié des informations actualisées sur tous leurs Sites Ramsar (sauf certains sites des Antilles néerlandaises). Les limites ont été définies et mesurées avec plus de précision et certains sites ont reçu un nouveau nom ou ont été fusionnés de manière à correspondre aux sites Natura 2000. Ces modifications signifient que les sites sont désormais protégés au titre des Directives Oiseaux et Habitats de l’Union européenne.

Les cinq sites mis à jour le plus récemment sont décrits ci-dessous. Le Service d’information sur les Sites Ramsar contient des informations sur tous les sites néerlandais ici.

Zwanenwater en Pettemerduinen (Site Ramsar no 400, anciennement « Zwanenwater ») est une zone humide côtière dominée par des dépressions humides interdunaires, des marais, des zones boisées et deux lacs d’eau douce reliés entre eux, qui sont parmi les plus grands de ce type en Europe. Le nom et les limites du Site Ramsar ont été ajustés à ceux du site Natura 2000 proposé.

Ces écosystèmes abritent une végétation riche et vulnérable ainsi que des espèces d’oiseaux d’eau en danger comme le butor étoilé Botaurus stellaris, la spatule blanche Platalea leucorodia et l’oie naine Anser erythropus. Le Site fait partie intégrante des dunes de la mer du Nord qui protègent les Pays-Bas contre la mer.

Zwanenwater en Pettemerduinen

Dans le site, il y a des activités touristiques, d’entraînement militaire, de gestion de l’eau, des barrages, des retenues et une production hydroélectrique. On y trouve deux caches d’observation des oiseaux et la Dutch Bird Research Organisation coordonne un programme national de suivi. Les activités militaires exercent des pressions sur les caractéristiques écologiques du site et sont source de perturbations pour les oiseaux.

Markermeer (anciennement Site Ramsar no 1249) a été fusionné au Site Ramsar no 1245, et porte désormais le nom de Markermeer & Ijmeer. Le site fusionné est un lac d’eaux douces stagnantes, envahi de végétation, dans le bassin versant du Rhin qui a été séparé de l’IJsselmeer par la fermeture de l’Houtribdijk en 1976. Le Site respecte les limites Natura 2000.

Le site est important au plan international car il accueille un grand nombre d’oiseaux nicheurs ou non nicheurs avec, régulièrement, plus de 20 000 oiseaux d’eau hivernants (nombre maximal moyen de près de 105 000 pour la période de 2005-2006 à 2009-2010). Des groupes nombreux de fuligules milouins, fuligules morillons et foulques macroules se reposent sur des espaces relativement restreints. Le lac est aussi un lieu de frai, d’alevinage et de nourrissage important pour les poissons et les mollusques et joue un rôle majeur comme réservoir d’eau douce pour l’irrigation.

Parmi les activités humaines, il y a la navigation, le tourisme, l’exploitation extractive, la pêche commerciale, le transport maritime, la gestion de l’eau, la conservation et la recherche. Les principales menaces pouvant toucher les caractéristiques écologiques du site proviennent de l’aquaculture et de la pêche, des plans d’expansion de la capacité des ports de plaisance et de l’eutrophisation. Cependant, grâce au suivi à long terme, on peut constater une diminution de l’eutrophisation et de la pollution chimique de l’eau ainsi qu’une augmentation de la végétation submergée. De nouveaux habitats ont été créés pour les oiseaux tels que les mouettes et goélands et les sternes mais nécessitent une gestion intense de la nature.

Weerribben

Wieden (Site Ramsar no 1241, anciennement « De Wieden ») se caractérise par des lacs d’eau douce peu profonds, des roselières, des fagnes, des prairies humides, des tourbières de transition, des tourbières mouvantes, des tourbières boisées et de nombreux canaux créés par les activités d’extraction de la tourbe aux 18e et 19e siècles. Les limites du Site Ramsar ont été calquées sur celles du site Natura 2000. Wieden et le site voisin de Weerribben (Site Ramsar no 193) forment le plus grand marécage tourbeux de ce type en Europe de l’Ouest.

Le site accueille régulièrement plus de 20 000 oiseaux d’eau hivernants et sert de refuge à plus de 1% des populations biogéographiques de trois espèces d’oiseaux d’eau. On y trouve aussi des espèces remarquables de plantes, de poissons et de papillons. Les loutres, réintroduites en 2002, ont formé une population prospère.

Les lacs sont des réservoirs de stockage de l’eau en été et fournissent de l’eau pour l’irrigation. Les principales activités humaines sont liées au tourisme, à la pêche à la ligne, à la navigation, à la pêche commerciale, à l’agriculture et à la récolte des roseaux. Le drainage et la pollution par les matières nutritives issues de l’agriculture intensive sur les polders environnants sont les principales menaces.

Zoommeer

Zoommeer (Site Ramsar no 1253) est un lac d’eau douce stagnante séparé de l’estuaire de l’Escaut oriental par un barrage construit en 1986. Il forme une unité hydrologique avec le Site Ramsar Krammer-Volkerak (Site Ramsar no 747) auquel il est relié par le canal Rhin-Escaut. Les limites du Site Ramsar ont été ajustées sur celles du site Natura 2000 et la région de Molenplaat, même si elle n’est pas incluse dans le programme Natura 2000 a été maintenue dans le Site Ramsar.

La zone humide est en transition entre un système marin sous l’influence des marées et un lac d’eau douce stagnante, ce qui induit des changements dans la composition de la faune et de la flore. Le site est d’importance internationale pour des oiseaux d’eau nicheurs menacés comme la mouette mélanocéphale, la sterne pierregarin et l’avocette élégante. Il abrite aussi plus de 1% des individus de la population de canards chipeaux de l’Europe du Nord-Ouest.

Les principales activités humaines sont liées à la navigation, aux pêches commerciales, au transport maritime, au tourisme, à l’élevage laitier et à la gestion de l’eau. Les principales menaces pour les caractéristiques écologiques du site comprennent une pollution non industrielle qui aggrave l’eutrophisation et l’élevage intensif de bétail.

Oostelijke Vechtplassen (Site Ramsar no 1275) se compose d’une zone étendue de lacs d’eau douce permanents peu profonds, de marais et de canaux et se caractérise par des fagnes, des roselières et des prairies humides entourées de forêts marécageuses. Les limites du Site Ramsar ont été ajustées sur celles du site Natura 2000.

La forte turbidité des masses d’eau empêche le développement de la végétation submergée mais les mesures de gestion de l’eau ont considérablement amélioré la qualité de l’eau. Le site a une importance internationale car il sert de refuge à un grand nombre d’espèces rares et en danger de champignons, de mousses, de plantes, de mollusques, d’insectes, de poissons, d’oiseaux et de mammifères. Il accueille régulièrement plus de 20 000 oiseaux d’eau hivernants et plus de 1% des individus des populations de canards souchets et de hérons pourprés de l’Europe centrale et du Nord-Ouest. Depuis 2010, les loutres ont recommencé à se reproduire dans le site.

Les principales activités humaines comprennent la navigation, la pêche commerciale, la gestion de l’eau, le tourisme et l’agriculture. Le site est menacé par le drainage et la pollution par les matières nutritives provenant des terres agricoles, par la récolte des roseaux et la navigation de plaisance.